ezechiel ezechiel 7 avril 2020 22:00

@yoananda2 "Il a surtout effacé, malheureusement, beaucoup de connaissances (impossible de dire le volume exact, mais presque toute la science et philo y est probablement passé)."

Quelles connaissances ? La culture païenne celte est quasiment analphabète, tout est transmis à l’oral. Elle ne peut donc être très sophistiquée.
Concernant les sciences, les penseurs et philosophes des civilisations sumériennes, mésopotamiennes, assyriennes, chinoises, égyptiennes, grecques, romaines, perses, arabes ont observé les étoiles pendant des millénaires, traçant des cartographies précises du ciel, relevant méticuleusement les trajectoires des planètes parmi les constellations, calculant les périodes d’équinoxes et de solstices...
Alors pourquoi aucune loi scientifique n’a-t-elle été trouvée par ces civilisations, certaines ayant plusieurs siècles d’existence ? Pourquoi ces savants sont ils restés muets devant les messages de la nature, incapables de les déchiffrer et de proposer des principes scientifiques universels, en restant sur une méthodologie descriptive intégralement empirique tout au long des siècles ?

Les sciences païennes, si on peut parler de sciences (mésopotamiennes, asiatiques, égyptiennes, grecques, romaines, perses, arabes, mayas, ...) sont basées sur l’observation de la nature et de leurs Dieux magiques (Dieu du Soleil, de la Lune, de la Terre, du Vent, de la Mer, de la Forêt, du Tonnerre,..). La déification des phénomènes naturels empêche chez les penseurs la construction d’une méthodologie scientifique rigoureuse pour comprendre les lois de la nature, tout simplement parce que des Dieux ne peuvent être soumis à une quelconque loi physique ou mathématique. Les dogmes formulés restent donc empiriques.

La science se construit alors sur la magie et l’alchimie. Le monde aristotélicien des philosophes grecs repose essentiellement sur les quatre éléments (feu, terre, eau, air) composant le monde, les trajectoires rectilignes du monde corrompu sublunaire, et parfaitement circulaires dans le monde pur de l’au-delà, la théorie des humeurs en médecine (Galien, Hippocrate). Ces dogmes présentent des incohérences totalement irrationnelles du point de vue de la formulation scientifique mathématique.

Plus foncièrement, le paganisme hérite du monisme, les Dieux et la nature ne forment qu’une seule et même entité, qui ne peut donc être soumise à des lois rationnelles et scientifiques.
La pensée héritée de la philosophie grecque païenne d’Aristote qui sclérose la science depuis plusieurs siècles, en confondant religion et science (monisme), va être attaquée de front par l’Église catholique dès le XIIIème siècle.
Le 7 mars 1277, l’évêque de Paris, Étienne Tempier, condamne la doctrine d’Aristote en relevant "219 erreurs exécrables que certains étudiants de la faculté des arts ne craignent pas de traiter et de discuter dans les écoles".
Pour le physicien, chimiste, épistémologue et historien des sciences du début du XXème siècle Pierre Duhem, cette condamnation d’Étienne Tempier promulguée à l’Université de Paris marque le début du rationalisme scientifique :
"S’il nous fallait assigner une date à la naissance de la science moderne, nous choisirions, sans doute, cette date de 1277...Comprise comme une condamnation du nécéssitarisme grec, elle conduira nombre de théologiens à affirmer comme possibles, en vertu de la toute-puissance du Dieu chrétien, des positions scientifiques et philosophiques traditionnellement jugées impossibles en vertu de l’essence des choses...La notion d’un Dieu théologiquement puissant a libéré les esprits du cadre fini où la pensée grecque avait inclu l’Univers."

Au moyen-âge, l’Inquisition combat l’hérésie païenne, la sorcellerie et la magie, dans la droite ligne d’Étienne Tempier, elle va alors représenter une étape fondamentale pour démystifier les sciences occultes. L’Inquisiteur Bernard Gui au XIII-XIVème siècle explique dans son "Manuel de l’Inquisiteur" que :
"La peste et erreur des sorciers, devins et invocateurs des démons revêt, en diverses provinces et régions, des formes nombreuses et variées en rapport avec les multiples inventions et les fausses et vaines imaginations de ces gens superstitieux qui prennent en considération les esprits d’erreur et les doctrines démoniaques."

https://jesuislaporte.blogspot.com/2019/07/comment-leglise-catholique-fait-emerger.html


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