Un excellent article de Frédéric Lordon à lire, « Les connards qui nous gouvernent ».
On peut lire « Sur le front des connards aussi, la concurrence non faussée est féroce. Le Royaume-Uni, qui a les mêmes à la maison, est en train de découvrir la légère boulette de sa première stratégie basée sur la construction d’une « immunité de groupe » — soit, dans la perspective d’une épidémie récurrente, laisser délibérément infecter 50 à 60 % de la population pour y distribuer largement la formation d’anticorps, en vue de « la fois d’après ». Or, on peut jouer « l’immunité de groupe » avec la grippe saisonnière, par exemple, mais pas avec la peste. Où est le coronavirus entre les deux ? Un peu trop au milieu semble-t-il. Suffisamment en tout cas pour que jouer la « propagation régulée », au lieu du containment rigoureux, finisse par se solder en centaines de milliers de morts — 510 000 dans le cas britannique selon les estimations d’un rapport de l’Imperial College.
Or l’organe
complotiste de la gauche radicale, Le Figaro, nous apprend
qu’il y a bien des raisons de penser que la première réponse du gouvernement
français a été fortement imprégnée, sans le dire évidemment, de la stratégie
sacrificielle de « l’immunité de groupe » — « certes, il y aura
bien quelques morts, mais enfin c’est pour le salut futur de la collectivité ».
Vient le moment où, à Paris et à Londres, on s’aperçoit que « quelques
morts », ça va plutôt faire une montagne de morts. De là le passage un peu
brutal de la poésie collégienne au confinement armé. De là également la
légitime question de savoir à combien ça nous met sur l’échelle Richter ouverte
de la connerie gouvernante »
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