Norman Bates Norman Bates 18 mars 2020 18:47

Confinement au Bates motel. Rapport de situation. Episode 4.


J’ai craqué ! j’ai quitté mon poste avancé pour sortir du motel...il me fallait au préalable mener la dure lutte face aux innombrables obstacles coercitifs dressés par l’administration...je me suis donc soigneusement délivré un ausweiss, pardon, une "attestation de déplacement rogatoire" pour faire provisions de l’essentiel...

En l’occurrence, du Cacolac...j’ai découvert, horrifié, que je frôlais la pénurie de cette substance à laquelle je suis attaché par une puissante addiction...vous pouvez me railler, le jour où vous serez toxico au Cacolac vous comprendrez...

Par conséquent l’objet de mon déplacement se justifiait, j’en ai décidé en mon âme et conscience...je suis loin d’être le seul...je pensais circuler sur des routes désertes en lunaires paysages...négatif...ce confinement confine à l’absurde, c’est plutôt un "confinement oui mais"...à se demander si celui qui se soumet sans restriction au confinement n’est pas d’abord finement con...

Je n’ai croisé aucun ennemi, ni viral ni policier...il disait combien de flics, le Castaner de la guerre.. ?

Je suis resté mobilisé comme un seul homme tout au long de mon périple, l’œil aux aguets de la moindre narine suspecte ou de la lèvre susceptible de servir de tremplin à l’ennemi viral...j’avais mon flacon de gel hydroalcoolique au creux de la main, le doigt sur la gâchette, prêt à défourailler à la plus infime promiscuité douteuse...

Pour l’anecdote je m’étais équipé d’un masque...histoire de tromper l’ennemi...j’ai pioché dans les affaires d’un représentant en articles festifs qui avait passé une nuit au motel avant de se faire la malle, et j’avais la tête de Chirac...oui, un masque de carnaval, mais existe t-il une preuve scientifique de son inefficacité.. ? la parure guerrière a visiblement impressionné les gens croisés dans les rayons...

Un Caddie de Cacolac, un Caddie de PQ (si les autres accumulent ces "victuailles" il doit bien y avoir une raison) et me voila de retour sain et sauf à mon poste...

Rien n’a changé au front...drôle de guerre, drôle de confinement...mais rien ne saura altérer ma fibre patriotique et mes instincts de combattant...et croyez-moi, avec une bonne dose de Cacolac en circulation dans mes veines rien ne peut m’arrêter, avec cette puissance de feu je te pulvérise un panzer avec la seule pensée...


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