maQiavel maQiavel 4 mars 2020 15:50

@Joe Chip

Cette rhétorique de l’invasion pour décrire les flux migratoires mène à ça, à la promotion d’exterminations de masse. Si j’avais dit ça hors contexte, on m’aurait pris pour un paranoïaque qui invente des absurdités et on m’aurait renvoyé à mes fantasmes mais Mahler a au moins l’honnêteté d’assumer sa position et c’est appréciable, il illustre bien mon propos par l’exemple. Il y’a aussi beaucoup de gens qui utilisent cette rhétorique mais qui ne savent pas en tirer les conséquences qui s’imposent comme le fait Mahler de façon plutôt honnête.

Et pourtant il n’est pas difficile de comprendre qu’à partir du moment où l’on désigne le migrant comme l’envahisseur ou le colon, on en arrive très rapidement à une définition Schmittienne de l’ennemi. Et que fait-on à un ennemi ? On le détruit avant qu’il ne nous détruise. Ça veut dire que pour se « protéger », on en arrive à légitimer toutes sortes d’exactions. C’est binaire, c’est un « eux » contre un « nous » tous deux essentialisés, peu importe qu’en face il y’ait des innocents, des femmes ou des enfants, leur substance ethnique est leur uniforme, ce sont des soldats ennemis et nous sommes en guerre. Et évidemment, cette perception peut aller bien au-delà du fait de désigner comme ennemi les seuls migrants, on peut en arriver facilement à désigner ainsi tous ceux qui ne sont pas de souche européenne, ce sont des ennemis qui par leur présence sur le sol européen détruisent la substance raciale européenne dans son homogénéité, ils incarnent le « grand remplacement ». C’est aussi pour ça que la rhétorique de la guerre civile est si abondamment utilisée dans la propagande catastrophiste des pseudo-identitaires, le but est de provoquer la terreur et d’assimiler des civils à des ennemis envahisseurs. 

Et évidemment, lorsqu’on déconstruit ce catastrophisme, on se fait toujours accuser de déni par moins une personne qui va faire comme si on considérait qu’il n’existe strictement aucun problème et que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et si on propose des solutions raisonnables à ces problèmes, elles sont assimilées au « vivrensemblisme » et donc à de la faiblesse. Et ça peut tourner en rond comme ça à l’infini.

On dit que j’attaque beaucoup cette mouvance mais il y’a une raison à ça, ils sont certes minoritaires et n’ont aucun poids politique électoralement mais ils se font de plus en plus entendre, ils ont une propagande efficace et même des relais dans la classe politicienne. Ce sont des gens qui seraient très dangereux s’ils gagnaient encore en influence.


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