yoananda2 22 février 2020 11:20

@maQiavel
2ème partie (post trop long il passe pas)

Donc maintenant, je reviens sur la subjectivité, le point de départ. Je ne sais pas si tu as lu mes nombreux posts sur mes critiques de la notion d’individu. Je refais en très rapide : la genèse, Adam, Eve, on est chassé du paradis à cause du péché originel. Pourquoi un Dieu d’amour tout puissant permettrait le mal ? parce qu’il nous a donné le libre arbitre, on a mal choisis, on souffre. L’âme est le siège du libre arbitre. Pour l’exercer on dit que notre corps est notre propriété privée et par analogie, on passe à la propriété privée des moyens de production et la libre entreprise. (bon je suis allé SUPER vite la, j’espère que tu comprends). Donc le libéralisme (marché + propriété privée des moyens de production), le droit de vote, état de droit découle en droite ligne de la conception chrétienne de l’âme.

Sauf que oups, la genèse c’est un mythe, alors qu’à l’époque ou on a théorisé ce qui allait devenir plus tard le libéralisme, on croyait que la genèse était historique. Donc si on tire la pelote de laine jusqu’au bout et qu’on déconstruit tout ce qui découle de la théologie du péché, il ne reste plus rien de tout ça, et donc plus rien de "l’individu", les truc qui décide rationnellement en son âme et conscience que l’on est censé être.

Mais alors si l’homme n’est pas un être rationnel doué de libre arbitre, qu’est-il ?

Et bien je dis qu’il est "machin" influencé par la "volonté" de ses gènes (cf les gènes égoïstes de Dawkins, influencé par la volonté de ses mèmes (cf "Le principe de Lucifer de Howard Bloom), influencé par son microbiome (pas d’auteur ici ce sont des recherches récentes mais je ne connais pas de grand vulgarisateur de la chose). L’homme à une "conscience", oui, ça c’est à peu près sûr. Mais une "âme", ça c’est autre chose. Il a peut-être plusieurs âmes, dont certaines sont collectives. Et, pour faire "simple et imagé", je considère que c’est le cas, que notre génétique personnelle fonctionne en conjonction avec d’autres génétiques (par cercles concentriques c’est à dire que les gènes coopèrent entre eux pour former des pools par degré d’homologie : par ethnies, par races, par espèces, et puis tu remonte l’arbre phylogénétique jusqu’au bactéries). Donc en fait, au delà notre petite personne, nos gènes fonctionnent par "pool" qui s’expriment dans une population. D’où en fait l’importance du clan, et de la lignée, et à un degré moindre la race, encore moindre l’espèce. Donc il y a une "âme" de groupe. Qu’elle soit imagée par un esprit "loup" ou "ours" ou autre n’a pas beaucoup d’importance en soi. La monade (ma conscience individuelle) est donc ballottée entre différentes "âmes". Ça c’est pour le coté génétique. Il y a aussi le coté mémétique, qui peut définir d’autres "appartenances", d’autres "identités", d’autres "âmes". Si tu es "fascistes" ou antifa ou républicain ou muzz, ce sont des sortes "d’âmes collectives" aussi qui peuvent entrer en conflit les unes les autres et notamment avec tes "âmes" génétiques ; La encore faut voir ça comme un truc fractal, organique, évolutif. Pas comme des pièces de légo à bord bien défini. Toutes ces "âmes" déterminent certains comportements (des affinités, des répulsions, des codes de reconnaissance, des manières d’interpréter le monde et d’agir dedans, des codes culturels). Et tout ça co-évolue (la génétique, la mémétique, et la technosphère).

Voila, en très gros. (Chaque phrase pour moi évoque des tonnes de lectures, de nuances, de concepts qui seraient trop long à expliquer mais qui donnent sens et qui font que ça fonctionnent)

Ouf !

Je ne suis pas trop satisfait de mon explication, mais je vois mal comment faire mieux à moins d’écrire un bouquin et d’introduire 1 par 1 toutes ces notions. Il faudrait partir de notions mathématiques/physiques/bio à la base (exponentielle, loi normale, fractale, attracteur étrange, 3ème loi de l’entropie, logique bayésienne, biais cognitifs, réplicateur, etc...) et expliquer 1 par 1 jusqu’à la réification. C’est complexe. C’est ce que je faisais avant sur mon blog par petites touches. Une grosse influence a été le travail de François Roddier "la thermodynamique de l’évolution" et Stanislas Dehaene "le cerveau bayiesien" et bien sûr Eegard Osborn Wilson sur la sociobio, plus la pensée yogique à la base.

Du coup sans l’individu, il n’y a plus de "subjectivité". Nos pensées ne sont pas les notres, ce sont des "trucs" qui viennent coloniser notre esprit. Ce qu’on prends pour notre opinion sur un sujet est en fait une entité qui cherche à se répandre. Donc au mieux il n’existe que des intersubjectivités. Ce qui change pas mal de choses. Et on peut ensuite même pinailler et dire que si est "objectif" ce qui fonctionne, alors il n’y a que des "objectivités collectives" différentes. Mais bon, la, je ne fais qu’essayer de tisser des ponts entre 2 paradigmes, en fait, dans mon paradigme, la subjectivité on s’en branle, ce n’est pas opérant.

Voila, pour boucler la boucle et répondre à ta question.

"Mon" paradigme en fait explique super bien tout un tas de trucs. Pourquoi cette propension des humains à vouloir diffuser leurs idées, pourquoi on devient les esclaves des machines, le réchauffement climatique, et pourquoi on construit des maisons comme on les construit. Tout ça est "unifié" sous le sceau de l’entropie.


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