Daruma 25 février 2020 13:50

@maQiavel

" Sinon, j’ai une approche fonctionnelle du langage, je ne suis pas attaché aux mots comme à totem, seulement, pour être compris, un mot doit renvoyer à un contenu précis, s’il renvoie à deux ou plusieurs contenus et qu’ils se confondent tous, on ne peut plus se comprendre."


Tu as raison, il faut définir ce qu’on entend par fascisme, sans quoi ce mot ne sert qu’à désigner commodément l’ennemi absolu (usage propagandiste), sans se rendre compte qu’on est en train de lui ressembler : cela m’évoque les antifas, ou un Manuel Valls. Je me souviens ici de ce que disait Bégaudeau au sujet de Manuel Valls : sa haine du FN, exprimée avec une telle férocité dans un discours de je ne sais plus quelle campagne électorale, nous fait penser qu’il y a "des molécules fascistes qui s’agitent en lui".

Ceci étant dit, je suis pour l’usage du mot fascisme pour la force de répulsion qu’il véhicule. La question n’est pas d’en faire un totem aux contours volontairement flous, c’est d’en donner une définition qui englobe des réalités en apparence différentes. C’est le travail du concept. Quand je vois un caniche, un fox à poil ras, un basset, un bouledogue ou un setter irlandais, je ne vais pas dire qu’on ne peut pas les ranger dans la catégorie « chien » sous prétexte qu’ils sont très différents. Le concept doit être jugé à l’aune de son efficacité épistémique. Est-ce qu’il nous permet de mieux comprendre le réel ou pas ? En reprenant l’exemple des chiens, si je vois pour la première fois un chien d’une race qui m’est inconnue, vais-je oublier le concept de chien incluant le fait qu’il peut mordre ? Non, bien sûr, je serai prudent.


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