maQiavel maQiavel 21 février 2020 21:28

@Daruma

« Tout ça pour dire que le fascisme rampant, qui garde l’apparence de la démocratie et qui s’installe progressivement par dérive autoritaire du pouvoir déjà en place est bien plus à craindre que le fascisme « folklorique », costumé et nostalgique d’un passé révolu »

------> Je pense que le plus intéressant est là. Non pas que j’adhère à cette vision mais ça permet de comprendre le paradigme des antifascistes. Ils ne considèrent pas qu’un régime caricaturalement fasciste calqué sur les années 30 va émerger tout d’un coup de nulle part ( et c’est surtout parce qu’on s’imagine qu’ils pensent ça qu’on trouve souvent que leur point de vue est grotesque ) mais plutôt qu’il y’a un long processus de fascisation de la société qui peut prendre momentanément des apparences diverses et variées, y compris celle des gouvernements représentatifs les plus respectables qui vont rogner petit à petit les conquêtes de l’Etat de droit.

En ce qui me concerne, j’ai un désaccord avec eux sur la définition du fascisme, la mienne est classique et par conséquent beaucoup plus restrictive, je pense que leur propos serait plus pertinent s’ils trouvaient un autre nom pour qualifier le phénomène dont ils parlent mais sur le fond, leur pensée est beaucoup moins absurde que je le supposais.

Le problème est aussi le suivant : en supposant qu’ils aient raison, alors le strict respect des droits individuels et collectifs est la meilleure ligne de défense contre le processus dont ils parlent. Seulement, eux-mêmes, souvent par tradition anti-étatiste, se moquent des droits individuels qu’ils qualifient de « bourgeois » et participent à la délégitimation de l’Etat de droit en prétendant que ses dispositifs institutionnels permettent aux agents fascistes d’instrumentaliser ces droits à leur profit.


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