Joe Chip Joe Chip 30 janvier 2020 14:30

@Conférençovore

C’est un phénomène plus sensible en France et qui n’est pas de même nature en Angleterre où, comme tu le rappelles, la provenance et la structuration de l’immigration sont différentes.

En Angleterre, les musulmans sont plus rigoristes, sur le plan culturel, mais en réalité mieux intégrés sociologiquement, en moyenne plus diplômés, plus qualifiés professionnellement, et moins touchés par le chômage. Les "Pakis" sont industrieux, il n’y a pas cette culture d’oisiveté collective et de "glandouille virile" propre aux maghrébins (oui je généralise mais ça existe) où l’on tient la rue en interpellant les femmes légèrement vêtues, où le regard peut être perçu comme une agression, etc. 
Les islamistes anglais sont très radicaux, beaucoup plus qu’en France, mais ce radicalisme débouche moins sur des passages à l’acte. En France, c’est le contraire, on a des islamistes qui "parlent le langage de la République" et qui prétendent même défendre la République.

En clair, les islamistes anglais baignent dans leur jus. Le communautarisme anglais et le séparatisme ethnique  héritage historique des colonies britanniques  dressent paradoxalement des barrières protectrices que les islamistes n’ont pas vraiment envie de franchir, ils sont mieux entre eux.

Ce qui expose le modèle français, et explique sa porosité, c’est l’universalisme, qui rencontre dans l’Islam un autre universalisme. Il y a donc une notion de concurrence juridique et philosophique que l’on retrouve dans le discours des imams et des conservateurs. 

En Allemagne, l’immigration est beaucoup plus récente et l’islamisme turc est en fait un nationalisme. C’est Erdogan et la Turquie qui sont exaltées, pas le prophète et la religion. 


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