maQiavel maQiavel 21 octobre 2019 12:04

Analyse très juste de Lordon sur le constat mais pas sur la solution.
Mais ça va bien au-delà du cas d’un gouvernement Mélenchon, n’importe quel chef d’Etat, élu par inadvertance avec un programme s’opposant frontalement à la domination de la finance, restera dans les annales de l’histoire de France pour s’être pris une fessé monumentale. Le lendemain de son élection, donc avant même sa prise de fonction, la hausse des taux d’intérêts et la fuite massive des capitaux seront telles, qu’en quelques jours ce serait le chaos, avec des millions de personnes cherchant à retirer leurs avoirs des banques, comme à Buenos aires au début de la décennie passée. Les médias profiteraient de cette situation catastrophique pour alterner entre les moqueries sur l’incompétence du nouveau chef d’Etat et l’appel à l’insurrection « démocratique ». Même la majorité des électeurs de ce candidat l’abandonneraient rapidement face au désastre. Le président élu se retrouverait dans l’obligation de démissionner rapidement pour ne pas se faire renverser par un coup d’Etat militaire appuyé par des millions de personnes dans la rue exigeant son départ. C’est là qu’on verrait que les « révolutionnaires » les plus efficaces et déterminés, ce sont les défenseurs de l’ordre établit, ces gens savent réagir promptement dès qu’il est mis en cause, entre eux il n’y aura pas de débat, comme on a pu voir avec les GJ, pour déterminer si l’usage de la violence est légitime ou non, la violence ira de soi, avec la complaisance de tout l’establishment.
Ça ne veut pas dire qu’on ne peut rien faire contre la domination financière, il y’a des mesures qui permettraient d’éviter ce scénario catastrophe ( sortie de l’euro et de l’UE, réintroduire le contrôle des capitaux, mettre en place un système de répression financière etc. ) mais elles ne peuvent être prises qu’après une préparation adéquate. Pendant la préparation, il ne faut surtout pas afficher ses intentions, il faut envisager la chose comme une opération militaire de type commando, c’est-à-dire que lorsqu’on est prêt on frappe par surprise, avec une vitesse et une force telle que les capacités de riposte de l’ennemi s’en retrouveraient réduite.
C’est pour ça que je n’ai jamais pris au sérieux tous ces candidats qui annoncent de but en blanc leur programme de lutte contre la finance, soit ce sont de piètres tacticiens, soit c’est de l’esbrouffe pour séduire les électeurs assoiffés de postures « antisystèmes ».


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