abolab 19 octobre 2019 18:29

@sls0 Je pense que vous mélangez ici deux sujets :

  • les mesures conventionnelles de sécurité, comme l’hygiène
  • la toxicité de certains produits industriels.

J’ai remarqué que ce genre d’amalgame sert souvent à faire diversion quant au problème spécifique de la toxicité de certains produits industriels.

Par exemple, il y a peu de temps, une jeune femme s’est électrocutée en chargeant son téléphone portable qu’elle utilisait en prenant un bain. Beaucoup de personnes oublient le danger de l’électricité.

Faire attention aux produits électriques en présence d’eau est une mesure de sécurité conventionnelle qui n’est pas liée au téléphone portable en lui-même, de la même manière que les mesures d’hygiène relatives aux serviettes hygiéniques ne sont pas directement liées à ces produits eux-mêmes.

Il peut y avoir danger immédiat dans le cas de l’électricité ou de mesures d’hygiène défaillantes, mais cela ne doit pas servir de prétexte pour ne pas parler des dangers liés aux produits industriels en eux-même, sur le long terme.

Par exemple, des personnes parlant souvent au téléphone portable directement collé à leur tempe ont significativement plus de risques de développer un cancer des glandes parotides.

Je comprends un peu que les diététiciens conceptualisent des apports journaliers recommandées (AJR) pour les minéraux, vitamines, etc., en ce qui concerne l’alimentation, quoi que ces recommandations qui varient d’un pays à l’autre, sont aussi souvent faites pour pousser les gens à consommer certains produits alimentaires, en collaboration étroite avec certains industriels de l’agro-alimentaire et des compléments alimentaires (dont la plupart sont inutiles voire dangereux).

Mais ce que je ne comprends pas est la conceptualisation d’une "dose journalière acceptable" (DJA) de toxiques chimiques. En matière de toxiques chimiques, aucune dose n’est acceptable, car nul n’a étudié les effets au long terme d’une exposition, même à très faible dose de ces toxiques.

En fait, ces doses acceptables sont définies pour ne pas embêter les industriels, qui peuvent ainsi continuer à produire en toute légalité des objets de consommation courante contenant des toxiques, sous le prétexte qu’il n’y a pas de "toxicité aigue" et immédiate visible, exactement comme dans le cas l’incendie de Lubrizol, dont l’état cache les risques à la population, et ce n’est pas acceptable.

Les études de toxicité des produits industriels ne sont pas du tout des études sur le long terme, ce sont des indicateurs, le plus souvent élaborés à partir de modèles animaux et sur quelques jours voire quelques semaines tout au plus, et avec des doses qui ne ressemblent aucunement à celles utilisées lors de la consommation réelle de ces produits.

Ces études de toxicité ne sont pas, de plus, faites par des organismes indépendants. En fait, il s’agit clairement d’un nouveau marché, car au lieu de pousser les industriels à produire de manière écologique, en modifiant leur approvisionnement en matières premières et donc en encourageant des modifications dans les manières de les produire, l’on invente une "zone-tampon" conceptuelle d’acceptabilité de ces toxiques, qui va satisfaire les industriels et les labos en charge d’analyser la conformité à ces normes et de les développer, tout en évitant de modifier les mauvaises habitudes de production non écologiques des matières premières.

Or, les désordres sur le métabolisme humain peuvent apparaître sur de longues périodes d’exposition à des doses très inférieures aux DJA, car le cocktail chimique auquel nous sommes exposés peut affecter notre système immunitaire, déjà mis à rude épreuve par d’autres pollutions, ainsi que par une alimentation industrialisée et riche en produits d’origine animale, premiers foyers de contamination aux polluants organiques persistants, qui sont bioaccumulables.

En ce qui concerne les cancers, ce n’est pas qu’une histoire de dose, puisqu’il suffit d’une seule cellule altérée qui se reproduit pour créer au bout de quelques années ou décennies une tumeur, donc la multiplication des produits chimiques dans les objets de consommation courante, même à des doses très inférieures à la DJA, si elles ne présentent pas de toxicité aigue immédiate, peuvent avoir des conséquences importantes au long terme, selon notre mode de vie.

Vous parlez d’alcool et du risque croissant avec l’augmentation de sa consommation, certes, mais les autorités cherchent à faire croire que l’alcool avec modération est bon pour la santé, même de manière quotidienne (selon la charte manger-bouger) alors qu’il est montré que c’est totalement faux : dès la première goutte d’alcool, l’alcool produit un risque pour la santé, car le moment où l’alcool entre en contact avec nos cellules, il peut les altérer en les transformant en cellules cancéreuses et ainsi être à l’origine d’un cancer au long terme, selon notre mode de vie. 

Le développement ultérieur de ces cellules cancéreuses peut être régulés par d’autres facteurs, comme notre système immunitaire, notre alimentation, etc, mais le fait est ce n’est pas véritablement la dose qui fait le poison, car dès que l’on en consomme, on s’expose à un danger sur le long terme.

En fait l’ensemble de la population porte en elle des cellules cancéreuses, et la question n’est donc pas comment éviter le cancer, première cause de mortalité selon les autorités sanitaires, mais comment faire en sorte que les cellules cancéreuses que nous avons déjà ne se transforment pas en tumeur. Et pour cela, le mode de vie, dont l’alimentation à base de végétaux entiers, est une part très importante de la solution, car les produits d’origine animale sont aussi les premiers perturbateurs endocriniens et de notre système immunitaire, première ligne de défense face au développement des cancers.


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