maQiavel maQiavel 29 septembre 2019 14:23

@Je passais par là

J’ai appris à ne pas faire totalement confiance en mes premiers instincts, le premier réflexe qu’on a généralement, c’est de les rationnaliser pour leur donner un sens et à la fin, on a tellement de certitudes qu’on a tendance à oublier qu’on part d’une impression qui peut être fausse. Je suis comme tout le monde, j’ai parfois des réactions épidermiques, mais il faut réussir à les remettre en question et souvent le simple fait d’explorer la perspective de ceux qui ont des opinions différentes des siennes y aide beaucoup.

Pour ce qui est de l’usage du « négationnisme », il est selon moi l’expression de l’incompréhension des raisonnement probabilistes. Ce n’est pas parce que la communauté scientifique a une grande confiance dans le fait que l’activité humaine est la cause du réchauffement climatique que ça en fait une certitude absolue. Ça veut simplement dire que c’est très probable ( et dans ce cas, cette probabilité dépasse les 90 %). Et lorsqu’on commence à raisonner en termes de certitude absolues, on glisse vers le raisonnement pseudo-religieux et on traite en hérétique ceux qui n’adhèrent pas au dogme. C’est ça le « négationnisme », c’est le nouveau mot pour « hérésie ». Il faut prendre en compte le fait qu’il existe des incertitudes inhérentes à la science et celle du climat ne fait pas exception, quand bien même il y’a moins de 10 % de chance que le consensus scientifique en la matière soit faux, ce n’est pas négligeable. Même s’il y’a un grand nombre d’études qui attestent de l’origine anthropique du réchauffement, il y’en a aussi qui le contestent, bien qu’elles soient marginales. Je ne doute pas du fait qu’il existe des escrocs chez les climato-sceptiques mais il en existe aussi de l’autre côté. Il ne faut pas tomber dans ce que Roger Cooke, un analyste des risques, nomme « le piège de la confiance  ».


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