maQiavel maQiavel 26 août 2019 14:44

A 2 : 35 : « Le procès d’intention c’est lorsqu’on va supposer que la personne avec qui on parle, surtout si on est pas d’accord avec elle, défend la position qu’elle défend parce qu’elle a un intérêt personnel et une intention cachée, elle ne dit pas pourquoi en réalité elle défend ce qu’elle défend (…), elle cache quelque chose et elle n’est pas sincère. Le principe de charité consiste à partir du principe, même si c’est erroné, que la personne en face nous est sincère. La sincérité n’est pas gage de vérité mais la sincérité est ce qui est nécessaire pour avoir un débat de qualité. Si vous présupposez que la personne en face de vous n’est pas sincère, on est foutu ».

Je comprends ce qu’il veut dire, cependant, moi ma méthode est un peu différente. Je ne postule jamais la sincérité (ou la malhonnêteté) d’un interlocuteur, je me contente de prendre acte de ses propos et d’y répondre. Prendre acte ne veut pas dire qu’on croit ou qu’on ne croit pas, c’est tout simplement qu’on prend note d’un propos, on le retient formellement quitte à s’en prévaloir plus tard si on constate qu’il est en contradiction flagrante avec un autre propos. Mais dans tous les cas, je me base toujours sur des propos réellement tenus et jamais sur mes propres extrapolations sur de supposées intentions cachées. De toute façon, on débat virtuellement avec des gens qu’on ne connait pas, je me suis toujours étonne de voir des gens mettre la sincérité ou l’honnêteté au centre de leurs interactions virtuelles.

Mais évidemment, ça se complique lorsqu’on est soi-même cible de procès d’intention, parfois plus délirant les uns que les autres. Par expérience, je sais que lorsque ça arrive, aucun échange n’est plus possible, la communication se rompt et il faut arrêter. Parce qu’il est impossible de convaincre des gens que vous ne connaissez pas et qui ne vous connaissent pas de ne pas être ce qu’ils ont l’impression que vous êtes. Par où commencer  smiley ? Comment convaincre des gens qui ont le sentiment ou l’intuition que l’interlocuteur est malhonnête ? C’est absurde. Il n’y a qu’à observer le cas de Chouard et des antifas, il aura beau dire ce qu’il veut, ses propos seront à chaque fois réinterprété selon une grille de lecture qui fait de lui un crypto fasciste. Il y’a des débats qu’il faut refuser et des justifications qu’il ne faut pas accepter de donner, et c’est précisément parce qu’il a dérogé à ce principe et qu’il est animé par la soif insatiable de convaincre ses interlocuteurs de son honnêteté que Chouard s’est retrouvé dans l’œil du cyclone. A un moment il faut dire « stop » et arrêter de chercher à se justifier. Et si les attaques continuent, il faut contre attaquer en tournant en dérision ou de façon symétrique en faisant soi-même des procès d’intention, afin de remettre la balle au centre. De là soit l’interlocuteur comprend, en subissant lui-même des procès d’intention, que ça pourrit le débat et en revient à des dispositions plus favorables au dialogue, soit il continue et ça part en champ de bataille. Dans tous les cas, ces deux scénarios valent mieux que les piteuses tentatives de justifications qui ne mèneront de toute façon à rien. 

Parce que très souvent, ces gens-là se mettent à inventer des intentions cachées parce qu’ils ne supportent pas les opinions qui diffèrent des leurs, ça les horripile profondément et suscite chez eux un sentiment d’insécurité, donc pour se rassurer ils vont expliquer la divergence, soit par la bêtise de leur interlocuteur, soit par sa malveillance ( ou les deux à la fois). Rien ne pourra régler ce problème. 


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