Daruma 10 juin 2019 17:20

@maQiavel 

C’est toujours avec plaisir que je lis tes commentaires, mais là je ne sais pas ce qui t’arrive. smiley Tu as l’air content d’avoir trouvé un moyen d’affirmer, sous l’autorité d’un sociologue et armé du mot « cliché », que les bobos n’existent pas. Tu t’accroches comme une tique à l’idée que les bobos n’existent pas sous prétexte qu’on ne peut pas les classer dans une catégorie sociologique aux contours bien définis. Et en brandissant l’argument du cliché (je dirais plutôt du stéréotype) tu crois avoir résolu le problème. L’exemple du beauf, dont tu te sers pour défendre ta thèse, se retourne contre toi : tout le monde sait ce qu’est un beauf – ta description du beauf est très juste et elle n’a pas besoin pour être juste d’être exhaustive – et tout le monde en connaît dans son entourage. Si c’était un stéréotype qui ne renvoie à aucune réalité concrète, comment expliquer qu’il y en ait autant et qu’on arrive à se mettre d’accord quand on en voit un ? Qu’il y ait un stéréotype du beauf et un stéréotype du bobo et que la réalité soit plus complexe qu’un stéréotype, je crois qu’on est tous d’accord là-dessus. Mais si c’est une notion vide de sens, comment expliquer qu’elle fonctionne ? Le concept d’arbre me permet de reconnaître un arbre quand j’en vois un. Je ne vais pas dire que les arbres n’existent pas sous prétexte que mon concept d’arbre est trop abstrait ou stéréotypé (avec couleur du tronc marron par exemple).

Bref toute cette discussion me semble stérile car partisane : pour les anti - anti-bobos le manque de précision conceptuelle et/ou sociologique de la notion de bobo serait la preuve que les bobos n’existent pas, et j’espère avoir réussi à montrer que c’est un sophisme ; pour les anti-bobos, les bobos existent parce qu’on arrive à dresser un portrait-robot idéologique assez fidèle du bobo, portrait-robot qui est aisément vérifiable empiriquement (nombre de croix cochées dans une liste de critères) sans avoir besoin d’être d’une précision ou d’une justesse absolues. Le portrait-robot permet à la police de retrouver un criminel. Heureusement que les policiers ne se disent pas que le criminel n’existe pas puisque la description n’est qu’approximative.


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