Belenos Belenos 20 avril 2019 03:49

@Joe Chip

"Il n’y a pas dans la terminologie psychiatrique de "paranoïa du complot". "

Non, pas encore. C’est l’expression qu’a employée MaQiavel. Je vous expliquais pourquoi je la trouve intéressante et praticable, je n’ai pas dit qu’elle était déjà entrée dans la terminologie psychiatrique internationale.  smiley

"Le délire d’interprétation porte sur le quotidien du malade et des personnes de son entourage, conduisant à un complexe ou un délire de persécution qui n’a rien à voir avec le complotisme...."

Merci, mais ça c’est du google/wikipedia (comme vous dites). 

"...qui n’a rien à voir avec le complotisme."

Ca, en revanche, c’est vous tout seul qui l’affirmez. En réalité la question est actuellement posée aussi bien dans le champ de la psychiatrie que de la psychanalyse, de la sociologie, voire de l’histoire. Libre à vous de ne pas vous intéresser à cette approche mais elle est dynamique et s’objective à travers une littérature que vous trouveriez sans difficulté. 

"Et puis si vous retenez la définition psychiatrique du terme, alors vous n’avez aucune base pour qualifier des usagers du forum de cliniquement paranoïaque, ce type de diagnostic ne se pose pas à la légère et surtout pas à travers un écran."

Ah bon, mince alors, vous êtes sûr ?  smiley Ne seriez-vous pas un peu imperméable à l’humour ? Attention, c’est aussi un des symptômes de la paranoïa.  smiley

"Vous êtes bien français, vous croyez que la réalité procède d’un "concept", mais c’est généralement le contraire : le complotisme existait bien avant d’être "conceptualisé""

Je ne crois pas que l’ADN a commencé a exister quand on a inventé le concept d’ADN. La tendance récurrente à voir des complots là où il n’y en a pas, bien entendu, n’a pas non plus attendu pour se manifester que l’on invente des termes plus ou moins bien appropriés pour la désigner. Mais le fait de nommer un phénomène d’une manière ou d’une autre a aussi un effet sur l’angle par lequel on le saisit. C’est particulièrement vrai dans le domaine des tendances morbides. Par exemple, "mal de côté droit" est une expression moins précise que le terme récent "appendicite". L’exactitude conceptuelle ne satisfait pas seulement une obsession nominaliste mais elle objective un savoir articulé qui produit une efficacité opérationnelle. Autre exemple : de nombreuses personnes se sont retrouvées confinées dans des léproseries sans être contaminées par le bacille Mycobacterium leprae tant que les concepts (et non seulement les instruments) étaient insuffisants pour évaluer la dangerosité des diverses maladies se manifestant sur la peau (et parfois elles attrapaient effectivement la lèpre ensuite au contact des malades, de sorte que l’erreur de diagnostic demeurait invisible). 

C’est pourquoi je ne pense pas que l’on puisse dire que votre formule "en s’attardant sur les mots on perd le plus important" soit toujours vraie. C’est particulièrement faux à l’école, en politique et en médecine. Et en l’occurrence je ne la trouve pas pertinente ici à propos de "complotisme". Parfois il est utile de faire attention à choisir les mots justes pour désigner correctement les faits sinon on se retrouve dans la situation de quelqu’un qui a pris un sac en papier pour transporter de l’huile sous prétexte que seul le contenu est important. 

Merci pour cet échange. 


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