Joe Chip Joe Chip 19 avril 2019 14:45

@Belenos

Ecoutez, je crois avoir été clair dans mes propos, j’ai essayé de tenir compte des objections de Pumtchak et des vôtres mais je ne vais pas reformuler les choses jusqu’à ce que vous acceptiez ma définition du complotisme, ce qui serait une manière de me faire accepter la vôtre.

Je répète que je distingue la paranoïa et le complotisme selon des critères précis que j’ai définis, vous cherchez à me faire dire que je parle de "paranoïa du complot" expression que je trouve redondante ou pléonastique, et problématique sur le fond. La paranoïa dans son acception originelle est une maladie mentale généralement classée parmi les psychoses ; dans une définition plus vague, elle désigne une tendance exagérée à la méfiance. Donc déjà, il faut savoir dans quel sens vous utilisez le mot, si c’est le sens premier, ça veut dire que la "paranoïa du complot" renvoie à un trouble psychiatrique individuel qu’il faut caractériser : est-ce un état permanent, une psychose passagère, comment expliquer alors la diffusion et la grande homogénéité de certaines théories du complot ? Ne faudrait-il pas alors envisager une prise en charge thérapeutique des gens développant une "paranoïa du complot" comme on le fait pour d’autres types de paranoïa ? Etc. On voit bien qu’un certain nombre de problèmes surgissent. Si c’est le second sens, on tombe dans l’imprécision, ça ne veut plus rien dire. 
L’autre problème avec cette formulation est qu’elle déplace le contenu sémantique du complot (en tant que production de sens, même altéré) vers la crainte du complot. Est-ce que les gens qui imaginent que l’incendie de ND est d’origine criminelle et plus précisément terroriste expriment une simple "crainte" de type irrationnelle ou pathologique ? Ou adhèrent-ils vraiment à ce genre de scénario au point d’y croire et peut-être même, plus ou moins consciemment, de le souhaiter ? 

Chez les identitaires, la théorie du complot est à la base de l’entreprise de justification de la "reconquista". Certains se moquent bien de ND et du patrimoine qui n’est qu’à leurs yeux qu’un signe extérieur de blanchitude au même titre que la consommation de porc. C’est là que la dimension politique est manquante dans votre définition de la théorie du complot. 

Je pense pour ma part que le complot n’est pas qu’une crainte irrationnelle sans contenu et qu’au contraire ce contenu mérite d’être examiné à travers plusieurs filtres (politiques, culturels, psychologiques..). 

Le dernier argument que j’apporterai en faveur de ma définition est le complotisme dans le cadre scolaire auquel sont fréquemment confrontés les professeurs d’histoire durant leur cours. Peut-on envisager que des gosses de 12 ans soient déjà en proie à la "paranoïa du complot" ? Ca me paraît d’autant plus improbable que la théorie du complot en milieu scolaire se pare des spécificités du caractère adolescent : provocation, révolte contre les "sachants"...  

Voilà pourquoi j’utilise le mot "complotisme" et ses dérivés sans hésitation. Comme je l’ai dit le complotisme a une histoire bien plus longue que l’histoire récente et médiatique de ce terme. 

Et pour dire qu’une opinion est "dangereuse" en France on dit qu’elle est fasciste, raciste, antimite ; car cela semble suffire pour justifier la censure, les amendes astronomiques, les peines de prisons, l’exil social, les bûchers médiatiques, etc. 

"antimite" vraiment ? oulalapsus...

C’était vrai il y a encore 10, 15 ans. Aujourd’hui c’est plus contestable. Le mot "fasciste" a quasiment disparu du vocabulaire des "insultes" politique, même la gauche a fini par comprendre que coller l’étiquette "fasciste" à des contradicteurs ne fonctionnait plus. Un type qui va en traiter un autre de fasciste sur un plateau télé va immédiatement passer pour un charlot cédant à la facilité.
Pour le terme raciste, c’est moins marqué mais il y a eu aussi une évolution. Même les types du FN ne se font plus traités de racistes dans le débat publique, accusation qui était systématiquement portée il y a encore quelques années.
Les procès en antisémitisme refluent aussi, là encore parce que les "sionistes" ont compris que traiter tout le monde d’antisémite ne fonctionnait plus. Aujourd’hui, on se limite à traiter d’antisémites les représentants d’une partie de l’extrême-droite et, de plus en plus, d’une partie de l’extrême-gauche. Un BHL qui pouvait aller de plateau TV en plateau TV traiter collectivement les Français d’antisémites congénitaux se fait démonter aujourd’hui par d’autres "intellectuels" juifs qui craignent par-dessus tout que la communauté juive se retrouve isolée face à "l’antisémitisme des banlieues". Même le nationalisme lettré et poli a retrouvé droit de cité sur de nombreux média (y-compris france culture).

Pour le reste ("amendes astronomiques", "peines de prison", "exil", "bûcher"...) pouvez-vous dire clairement à qui vous faites référence ? J’ai ma petite idée mais
si vous voulez défendre Soral, autant le dire clairement, car il s’agit encore d’un autre sujet.


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