PumTchak PumTchak 16 avril 2019 14:16

@Claire29

Le mot « révolutionnaire » me gênait, car je ne voulais utiliser que son sens sociologique, pas politique. Je pensais à « transformiste », mais le mot est moche. Utilisons si vous voulez « modéré » et « radical », même si ceux si sont très délavés.

Je maintiens que quand il y une vague de contestation qui fait descendre les gens dans la rue, une jacquerie, un mouvement social ou populaire, devant un régime en place, quel qu’il soit, et il y a toujours les deux versants (ceux qui pensent que le régime peut réparer le problème, ceux qui pensent que le régime est le problème, résumé aujourd’hui par Branco : « ils ne sont pas corrompus, ils sont la corruption »).

En1789, c’était Mirabeau, le modéré, qui espérait que le roi apporterait les solutions au bon peuple. Mais ce sont les radicaux qui ont finalement renversé le régime et les trois ordres. Les Chouans étaient des modérés, devenus ensuite réactionnaires puisque le régime avait déjà changé. La révolution de février 1917 était celle de l’aile modérée, les Menchéviks, qui voulaient faire des réformes même si le tsar avait déjà abdiqué. Ce sont finalement les radicaux, les Bolcheviks qui l’ont emporté en octobre et changé le régime politique avec le communisme, le parti unique et la dictature du prolétariat.

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La vague a suffit en Algérie pour faire tomber Bouteflika. En France la vague a été soulevée par les ronds-points, amplifiée par les actes à Paris. En janvier, les arrêtés préfectoraux et les tractopelles ont mis fin aux installations sur les ronds-points. Pour les manifestations parisiennes les « forces de l’ordre » qu’on appelait avant « gardiens de la paix », sont, de fait, des forces de répression : gaz, nasses, charges et barrages pour fracturer l’écoulement d’une manifestation, flash balls et grenades. La police française est la plus violente d’Europe, sans compter la justice qui maintenant ne fait qu’exécuter les consignes du gouvernement. En Allemagne, les antifas sont plus nombreux qu’en France (ils sont nés là), ils font leur manifestation annuelle, pratiquant le vandalisme, mais la police applique toujours la stratégie de désescalade.

Je vous invite à regarder cet extrait de l’acte 8, celui des coups de poings de Dettinger. https://www.youtube.com/watch?v=PEQOLfVvXxw#t=8m00s  La manifestation était déclarée, acceptée par la préfecture de Paris, le parcours allait jusqu’à l’Assemblée Nationale. Elle était calme et les manifestants suivaient simplement le défilé. Les forces de l’ordre ont bloqué le défilé au gaz, tiré des flash ball (deux blessés à la tête dont un journaliste). Les manifestants dispersés devaient se retrouver à l’Assemblée Nationale, d’où le passage en force du Pont Sedar Senghor. Et Dettinger, avant des poings, avait commencé par tirer vers lui un policier en train de matraquer et taper des pieds une femme au sol : Gwenaëlle Antinori le Joncour. Elle a même déclaré à la justice qu’il lui a sauvé la vie, car elle a un emphysème. Mais la non assistance à personne en danger n’existe plus, les médias mettent en scène les violences sans jamais rien expliquer, la justice met en prison Dettinger sans que le gendarme Andrieux, l’autre qui a donné des coups de poings le même jour, ait été inculpé. Et aussi, ces violences montées par la police chassent les femmes, vieux, familles, comme ces deux jeunes femmes et la mère qui témoignent dans la vidéo : ne restent que les costauds capables d’en découdre, ou qui le souhaitent.

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Maintenant, la vague est retombée : momentanément, définitivement, personne ne sait. Les GJ sont dans un rapport du faible au fort. Oui le peuple ou une partie du peuple cherche son bonheur et il y réfléchit, notamment avec Chouard. Mais les GJ n’ont pas les moyens, policiers, judiciaires, d’un parti politique reflétant les valeurs, législatifs et médiatiques dont dispose le gouvernement qui ne veut pas des GJ.

 

Je continue sur la Fi et les antifas en répondant à Joe Chip.


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