maQiavel maQiavel 1er mars 2019 12:58

@l’argentin

« l’autre solution ca prendra combien de temps ? »

 

Là je parle du temps de préparation pour sortir de l’euro car c’est ça qui est le plus dangereux : quelques mois, voire quelques semaines, le temps de mettre en place les instruments techniques permettant la bascule d’une situation de libéralisation financière totale qui est la nôtre actuellement à une situation de finance contrôlée.

Il faut bien évidemment que l’élu ait dans son équipe des cadres compétents et en nombre suffisant à qui il pourrait confier la tâche de préparer ces instruments. S’il n’a pas ce type de collaborateurs, il faut oublier l’idée de sortir de l’euro car en comptant sur les hauts fonctionnaires en place, la probabilité qu’ils soient rétifs à une sortie de l’euro est élevée, ils n’obéiront pas au président et mettront en place une administration parallèle pour le paralyser. Ça aussi c’est quelque chose à prendre en compte pour les gens qui s’imaginent que tout va se passer entre bonnes gens de façon juridique et honnête sans aucune stratégie, dans certaines circonstances même De Gaulle n’arrivait pas à se faire obéir des bureaucrates, alors comment imaginer qu’un homme n’ayant jamais exercé le pouvoir le pourrait ? La sortie de l’euro est une opération périlleuse qui nécessite de prendre en compte cette possibilité …

 

« de plus penser qu’une telle décision puisse se faire dans le secret le plus total, au nez et à la barbe de services de renseignements étrangers me parait illusoire »

 

Soit, l’élu qui pilote la sortie de l’euro est un véritable homme d’Etat avec des vertus machiavéliennes, soit-il ne l’est pas. Dans le second cas, quelle que soit la manière dont il veut sortir de l’euro, il conduira le pays à la catastrophe. Dans le premier cas, il peut s’en tirer à condition de préparer cette sortie dans le secret.

Est-ce que ce secret doit être total ? Pas forcément. Il peut même laisser fuiter les informations en personne (moi, c’est ce que je ferais). Pourquoi ? Parce que pendant les quelques semaines (ou mois) durant lesquels son équipe préparera les instruments de sortie, il sera en négociation avec les instances européennes, un peu comme on a pu le voir avec l’Italie après l’élection. Eh bien dans ce cadre-là, il peut faire passer ces fuites pour un moyen de pression. Et ce sera d’autant plus vu comme un bluff qu’il rassurera aussitôt les dirigeants européistes sur ses intentions de ne pas sortir (ou en soufflant alternativement le chaud et le froid). A vrai dire, il peut même faire croire à son équipe que la préparation des instruments de sortie n’est qu’un bluff pour forcer la main aux autres pays pour changer les traités. Ainsi, même si son équipe est infiltrée, la seule information qu’il en sortira, c’est que c’est du bluff (« pour tromper ses ennemis, il faut commencer par tromper ses amis »). Ces bluffs, les Grecs et les Italiens les ont tentés et il ne s’est passé de probant. Là, ce serait pareil sauf qu’à la fin , il va s’avérer que ce n’était pas du bluff et que les négociations n’étaient qu’un moyen de gagner du temps. Il y’a plusieurs techniques possibles pour brouiller les pistes, tout dépend du talent de l’élu …


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