maQiavel maQiavel 28 février 2019 17:41

@joelim

Un pays qui afficherait sa volonté de sortir de la zone euro déclarerait la guerre aux marchés. Hors dans un cadre libre échangiste , de dépendance des investissement internationaux , du financement de l’Etat par les marchés et d’indépendance de la banque centrale , c’est une guerre qu’il ne peut gagner. Si un candidat ouvertement Frexit l’emportait, le lendemain de son élection, le pays connaitrait la plus importante fuite de capitaux de son existence et des attaques spéculatives sur la dette avec une hausse brutale des spreads sur les taux d’intérêt , ce qui entrainera des défauts de banques et d’entreprises en série , plongerait l’économie nationale ( et bien plus ) dans la dépression et déstabiliserait des classes moyennes confrontées à une chute vertigineuse de leur revenu, de leur patrimoine et une perte massive de leur emploi. Ce chaos économique fera naitre un chaos politique tel que l’élu n’aura plus aucune marge de manœuvre, même ceux qui l’auront élu se retourneraient contre lui. Et viendra un chaos social dont on imagine même pas toutes les implications. Donc non, je ne parle pas juste d’une montée du prix de l’essence smiley . Et dans ce chaos, la priorité de l’élu ne sera pas de racheter les industries à prix cassé smiley , il essaiera de survivre politiquement aux tentatives de destitution dans un brouhara médiatique invraisemblable qui fera passer le Venezuela pour de la gnognotte … 

Comprenons nous bien : je ne dis absolument pas qu’il n’est pas possible de sortir de l’UE et de l’euro, je pense que c’est souhaitable , indispensable et faisable (même si je pense que les Français n’auront pas cette audace, trop conformistes ). Ce que je dis c’est qu’afficher sa volonté de sortir mènerait à la catastrophe. S’il faut sortir de l’euro, il faut commencer par sortir du cadre dans lequel on est par la réintroduction du contrôle des capitaux, la prise de contrôle de la banque de France et la fixation des taux d’intérêt. Au moment de l’annonce de la sortie de l’euro, il faut que les instruments techniques soient déjà prêts. Sauf que cela nécessite une préparation qui requiert le secret.

C’est pour ça que je dis qu’il faut envisager le truc comme une opération commando bénéficiant d’un effet de surprise : avertir l’ennemi qu’on va frapper n’a aucun sens. C’est pourquoi annoncer à l’avance une sortie de l’euro n’est pas pertinent. 


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe