Qirotatif Qirotatif 16 janvier 2019 18:45

D’abord je rejoints l’appréciation de plusieurs personnes ici : excellent article.

Sur l’entrevue de JB, plusieurs remarques :

- D’abord sur le pouvoir médiatique et sur le fait que les médias ne "porteraient plus une parole saine, véritable, etc." du fait de cette désormais intrication entre le monde des haut fonctionnaires et les intérêts privés de l’oligarchie via notamment les fabriques à élite dont nous parlons depuis des décennies (ENA, ENS, ScP, l’x...) : c’est ma première réserve parce que, précisément, ce n’est pas nouveau. Précisément ce que nous nommions "énarchie" il y a qq années/décennies qui moule les élites étatiques (magistrats, hauts fonctionnaires...) sont en réalité en place depuis très longtemps. Accouplée, consanguine de cette énarchie depuis des lustres, les fortunes privées françaises (et étrangères) se sont intégralement construites sur la commande publique. C’est le cas de Dassault, de Bouygues, etc. Et cela a été et et possible parce qu’en France, 58% du PIB est de la dépense publique. Ainsi, pour le privé, l’Etat et surtout ses dépenses colossales (en énergie- on pourrait parler d’Elf et ses scandales, de GDF qui a basculé dans le privé, d’Areva... - en santé - labo pharmaceutiques et la gabegie de la sécu qui arrange bien les premiers - en automobile/transport - AF, Renault, etc. - en défense, etc., on pourrait faire une liste très longue) sont vitaux pour ces grandes fortunes. Et pour gagner encore plus en pouvoir, le privé a surtout besoin des infras : et c’est ainsi que le se retrouve avec des autoroutes privatisés, des aéroports qui le sont partiellement ou le deviendront à terme, des barrages hydrauliques, le rail, l’énergie, la téléphonie qui s’ouvrent à la concurrence, etc. En gros, Macron n’a rien inventé si ce n’est, sur le plan politique, la convergence des intérêts au profit de l’hyper-classe comme le décrit JB. Mais c’est un peu du détail...

- Sur la FI : le volet que n’aborde as JB ici, c’est que la question n’est pas seulement la perte de représentativité puisque celle-ci est déjà en œuvre depuis la mise en place de la 5ième constitution (bien avant en réalité) et l’absence totale de proportionnelle pour ne prendre que l’aspect législatif, sachant que pour l’exécutif ce n’est guère mieux avec le scrutin 2 tours, et que pour le judiciaire, c’est le produit de l’énarchie déjà évoquée, sachant également qu’une bonne partie du pouvoir n’est de toutes façons plus au niveau politique et de toutes façons plus en France. La question qui se pose au delà du pb déclencheur du mvt GJ (la paupérisation des Français qui bossent et ne s’en sortent pas) et au-delà de la question de la représentativité, est aussi celle du décalage profond entre ce que veut le peuple de France et les élites : le peuple veut l’arrêt de l’immigration pour 70%, l’élite nous explique qu’il faut continuer seine-st-deniser le pays ; le peuple veut que l’évasion fiscale s’arrêt, que les grandes entreprises payent leurs impôts, l’élite matraque les PME ; etc, le peuple veut recouvrer la souveraineté (même chez la FI même si c’est bidon chez eux), l’élite ne rêve que de mondialisme et de libre-échange (qui se fait au détriment des puissances étrangères  EUA, Chine, pays à l’intérieur de l’UE qui de toutes façons ne jouent pas le jeu avec du dumping social, fiscal, bancaire, juridique, un non-respect des normes sociales et environnementales, une concurrence déloyale, etc.

Le gouffre entre peuple de France (et peuple principalement autochtone et de province, le mvt GJ en est une parfaite illustration géo-démographique) et l’élite politico-médiatico-affairisto-culturo-intellectuelle est au-delà des deux questions qu’aborde JB et bien au-delà de la personne de Macroute (tout le monde a compris que c’était un pantin, du moins chez les GJ). Et à ce titre, une prétendue "FI", immigrationiste, repentante, culpabilisatrice à un point maladif (voire haineuse de la France pour une partie d’entre elle), faussement souverainiste et communiste dans l’âme (les GJ ne le sont pas en immense majorité... d’où aussi le fait que la FI échoue à les récupérer, Mélench étant perçu pour ce qu’il est, à savoir un sénateur de carrière dont la clientèle se compose depuis toujours de fonctionnaires et d’immigrés pour faire court) ne peut incarner une telle population. 

 Enfin sur les médias, pas grand chose n’a changé là non plus depuis la privatisation de la "une". Souvenons-nous du slogan  "y’en a qu’une c’est la une"  de la maison Bouygues et regardons la situation actuelle : Avec la concentration des médias/annonceurs en si peu de mains et la mondialisation, il y a certes un peu plus d’acteurs, mais rien, absolument rien d’insurmontable pour un Macron (ou un autre) de faire son "métier de pute" comme dirait Minc et de bluffer ces quelques riches propriétaires (les Niel, Lagardère, Drahi et consorts).


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