Lucadeparis Lucadeparis 24 décembre 2018 00:58

 Adolf Hitler élu démocratiquement ?

L’exemple de l’accession au pouvoir politique d’Adolf Hitler n’est pas démocratique comme l’oligarchie voudrait le faire croire : il fait partie d’un régime de partis, est financé par les ploutocrates, et est désigné par les aristocrates et oligarques alors même qu’il obtint moins de voix du peuple :

En 1920, des fonds secrets de l’armée allemande, qui voyait dans le Parti National-Socialiste des Travailleurs Allemands (NSDAP) une force paramilitaire opposable à l’extrême gauche communiste, permirent à Hitler de contrôler le journal Völkischer Beobachter (Observateur Populaire). Vers 1930, le groupe dirigé par Alfred Hugenberg, qui contrôlait plus du tiers de la presse allemande, le soutint aussi. Le NSDAP obtint 37,4% des voix en juillet 1932. Il n’en obtint plus que 33,1% (deux millions de moins) en novembre 1932, alors que le Parti Communiste avait monté de 14,6% à 16,9% (continuant sa progression : 10,6% en 1928, 14,3% en 1930). L’ex-chancelier Franz von Papen, proche des milieux conservateurs et industriels qui voulaient éviter la montée du Parti Communiste et finançaient le NSDAP, incita le président Paul von Hindenburg à nommer comme chancelier le 30 janvier 1933 Adolf Hitler, qui l’avait aussi séduit en lui faisant croire qu’il préparait la restauration de la dynastie des Hohenzollern. En juin 1934 lors de la nuit des Longs Couteaux, Hitler, en se débarrassant des chefs SA (Sections d’Assaut), rassura les industriels et financiers inquiets de la faction anticapitaliste du nazisme, et les conservateurs craignant une dérive révolutionnaire. [Ernst Röhm, chef des SA qui s’est opposé dès 1932 à ce rapprochement d’Hitler des milieux capitalistes conservateurs, et Otto Strasser, sont assassinés ; et Gottfried Feder, auteur en 1919 d’un Manifeste pour la rupture de l’asservissement aux intérêts, est écarté.]

Ainsi Hitler est arrivé au pouvoir après que son parti ait amorcé une baisse, et outre le sien et le Parti Communiste (qui lui montait, expliquant paradoxalement et antidémocratiquement l’arrivée au pouvoir d’Hitler), il y avait 50% de voix qui allaient à des partis plus modérés et où aurait pu être choisi le chancelier comme ce fut le cas lors de l’élection précédente de juillet 1932 qui fut l’apogée électorale du parti nazi avant son arrivée au pouvoir.


A contrario, en Suisse, l’État le plus démocratique, il y eut, à l’initiative de citoyens qui voulaient établir un régime proche de celui qu’instaurait Adolf Hitler en Allemagne, un référendum le 8 septembre 1935 pour une  « Révision totale de la constitution », unique à être validé dans son histoire, révision qui fut refusée par 72,3% des votes valables. Les partis qui soutenaient ce changement périclitèrent suite à cet échec.


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