Joe Chip Joe Chip 29 octobre 2018 21:28

Mon message était à moité sérieux, je n’ai pas trop étudié ce Bolsonaro même s’il me paraît évident qu’il bénéficie de puissants soutiens dans les milieux économiques et, très probablement, du côté des USA, ce qui n’est pas nouveau dans cette région du monde où les courants de droite nationaliste et conservatrice ont toujours été les diffuseurs de l’influence américaine (alors qu’en Europe c’était plutôt les partis de gauche). 

Au passage, son succès permet de mesurer la versatilité politique du "marché" qui peut s’accommoder d’un nationaliste pour autant qu’il présente certaines garanties politiques et économiques (Bolsonaro a bien fait comprendre que l’économie n’était pas son domaine et qu’il laisserait les coudées franches aux "experts internationaux" et aux industriels).  

Sur le sionisme en revanche il est très clair que l’attitude de la plupart des "populistes" est dictée par le pragmatisme politique et n’a rien à voir avec une soi-disant articulation "national-sioniste". Ce ne sont pas les nationalistes qui sont devenus "sionistes" mais les sionistes qui sont devenus nationalistes avec la création de l’Etat d’Israël. La plupart des nationalistes ont également rompu, soit par analyse soit par la force des choses, avec un antisémitisme passionnel et idéologique qui ne trouve plus vraiment de débouchés dans le monde contemporain, devenu trop complexe pour être ramené aux catégories politiques du XIXème siècle et que l’on ne retrouve donc qu’aux marges du spectre politique.

En fait je pense que certains juifs de gauche sont très embarrassés par cette évolution et essaient aujourd’hui très maladroitement de renvoyer dos à dos l’antisémitisme européen ou spécifiquement français (cf. l’idéologie française de BHL) et l’antisémitisme musulman. Il y aurait les juifs persécutés de tout temps et de l’autre l’alliance sombre de Daesh et du FN qui partageraient l’antisémitisme et le rejet du libéralisme. Marc Weitzmann vient de pondre tout un essai sur cette "congruence" qui correspond à celle que Soral établit entre "nationalistes" et "sionistes" qui auraient en commun l’islamophobie et le rejet des arabes. 


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe