totof totof 18 octobre 2018 15:12

@maQiavel
J’entends bien ce que vous dites mais n’y a-t-il pas une contradiction dans votre propos ? En effet, vous acquiescez au fait que l’histoire n’est pas écrite à l’avance mais ensuite estimez qu’il est possible de la déduire. La déduction n’est possible que si l’on considère qu’elle est écrite à l’avance (la déduction allant de l’idée au fait). Je ne vois pas une systématicité telle dans l’histoire qui autorise un tel fatalisme.

Vous évoquez les révolutions antiques mais pour ce que j’en sais, elles étaient tellement différentes qu’il n’est pas possible de les comparer avec les révolutions modernes. Une des raisons principales est qu’il n’y avait pas d’Etat. L’appellation de "cité-Etat" que vous utilisez me semble abusive dans le sens où un Etat est une entité extérieure à la société. Ceci n’était pas le cas de l’Athènes démocratique où les structures de décision étaient comprises dans la société et n’exerçaient pas une autorité extérieure sur les individus : la société était autonome et la prise de décision émanait d’elle, pas d’une entité hétéronome tel qu’un Etat. En cela, l’appellation de cité-Etat pour Athènes relève d’un oxymore peu éclairant sur la situation effective de cette société.

L’action des grands juristes athéniens tels Solon ou Clisthène a bien sûr été importante mais n’a été rendue possible que par un contexte particulier à Athènes qui résultait de la révolution hoplitique que j’évoquais plus haut. Ils n’ont fait que reprendre l’air du temps qui était le fruit d’une grande vigueur intellectuelle et physique due, pour autant que j’en sache, à des modifications sociales très particulières qui autorisèrent la divulgation de connaissances jadis circonscrites à des cercles très restreints, divulgation qui entraîna de multiples débats populaires sur ces connaissances et un enrichissement collectif : c’est ainsi qu’une humeur démocratique s’est dégagée de cette époque, autorisant les juristes à la transcrire dans le droit.

Mais si l’on regarde vraiment les choses en face, la démocratie athénienne n’était jamais qu’une sorte d’oligarchie. Si l’on veut vraiment reprendre espoir, il faut se tourner vers l’ethnologie et là, on verra des formes de sociétés qui prenaient des décisions d’une manière que nous appellerions aujourd’hui démocratique. Faisons-nous confiance : le moment démocratique n’est certainement pas encore venu mais il faut recommencer à se parler et à débattre les uns les autres sans être effrayé par les dogmes (je n’écris pas cela pour vous, maQiavel). Il faut réapprendre vivre être ensemble bien loin de sinistres sirs, de sinistres oligarques tels ce Mélenchon...


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