PumTchak PumTchak 2 octobre 2018 09:55

@Qirotatif

Ma question portait sur le second cas. J’ai commencé la lecture de "L’islam et la psychologie du musulman", d’André Servier (ce n’est pas très long).

De fait, ce qu’on connait le mieux, en France, est l’arabo-musulman, c’est à dire celui dont la culture et la religion sont les plus intriquées. Contrairement au sud asiatique et même peut-être au persan, l’arabo-musulman n’a qu’un modèle unique. L’interroger sur sa religion, c’est aussi l’interroger sur sa culture, c’est à dire que toute question religieuse à son endroit est une question globale et fondamentale sur son identité. Le français d’origine a plusieurs réservoirs constitutifs sur lesquels s’appuyer, avec lesquels jouer et relativiser : l’origine gauloise (le caractère, on se dispute et on se réconcilie, la bonne chaire à manger ou tripoter, l’esprit de village...) ou celle chrétienne (la morale, le patrimoine architectural...), ou celle gréco-romaine (la philosophie, le génie scientifique). J’ai donc l’impression que l’arabo-musulman est constamment auto-référencé et en guise d’autocritique, ne peut que se déplacer de lui-même à lui-même, et cette impression de tourner en rond avec lui.

Je sais que je ne suis pas clair, mais j’ai l’impression, depuis longtemps quand je rentre en conversation plus approfondie, d’avoir affaire à quelque chose d’insaisissable. Une impression que je ne connaissais pas, avec la première génération encore présente dans les années 80 (ou pendant les voyages), où il y avait une surface sociale commune et où les convictions intimes étaient affaire d’altérité, cette frontière qui tend maintenant à disparaître (pour toutes sortes de raisons, qui ne tiennent pas qu’à l’islam).


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