PumTchak PumTchak 1er septembre 2018 15:42

@Zolko

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Merci de cet éclairage, vous évoquez sans doute la thèse d’Edouard Marie-Gallet.

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On sait que le mot hébreux désigne "ceux qui passent", à une époque de cités états qui distribuaient encore les populations entre les nomades et les sédentaires. La péninsule arabique était déjà désertique, ce qui limitait la possibilité d’un développement agricole, intermédiaire entre les deux états de populations. On peut imaginer en effet, avec la "trahison" des chrétiens qui ont repris la bible pour en faire une nouvelle religion et avec le poids de l’empire romain, des accointances qui reprennent entre sémites : les anciens nomades juifs et ceux d’Arabie qui le sont toujours.

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Yeru-Shalem, veut sans doute dire "la ville de Shalem", divinité vénusienne, l’étoile qui indique l’aube et le crépuscule pour les populations agricoles depuis Sumer. Jerusalem, sortie de la tutelle egyptienne sous le royaume d’Israël, fédérateur des tribus qui reconnaissaient le livre des prophètes et déclaraient leur alliance avec Yahvé, avant de retomber sous la férule des empires successifs (assyrien, achéménide, macédonien, puis romain). 

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La révolte juive avec Shimon Bar Kokhba (132-135 après JC), contre l’empereur Hadrien est intéressante. Sous l’occupation ruineuse de l’empire, Hadrien a décidé de construire à Jérusalem un temple à Jupiter et d’y établir une colonie et d’interdire la circoncision aux peuples sémitiques. La répression a été féroce dans toute la Judée, avec destruction de villages et pratique de la terre brûlée. Les rabbins hésitaient sur Shimon Bar Kokhba, dont le nom pouvait signifier "Fils de l’Etoile" celle de Jacob qui désigne le Messie annoncé par les prophètes, ce qui effrayait les romains.

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Dans un empire romain en cours de morcellement, la prise de Jérusalem a été opérée par un jeu de renversements d’intérêts. Avec l’arrivée des troupes arabes du calife Omar Ibn al-Katthâb le général byzantin de Jérusalem, Artabun, a préféré s’enfuir en 637. Il n’y avait plus guère de juifs à cette époque à l’intérieur de la ville. "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu" : avec cette recommandation, la religion chrétienne n’a ni halakha, ni charia, ce qui la rend mieux supportable à occupant. Le patriarche chrétien de Jérusalem, Sophrone, a négocié la reddition de la ville à Omar, avec la protection des chrétiens, ce qui est devenu ce fameux statut dhimmi en droit islamique. Mais il n’a pu empêcher le retour des juifs dans ville qui ne gênait pas le calife. On dit que le patriarche est décédé un an après, quand les musulmans, poussés par les juifs, ont détruit une croix sur le Mont des Oliviers pour y bâtir une mosquée. 

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C’est toujours avec la récupération d’anciens matériaux que les religions ont été faites : soit en vue d’un nouveau syncrétisme, comme les religions hindou, grecque ou nordique soit pour établir un nouveau héros, ou prophète à qui obéir, comme les religions abrahamiques.


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