PumTchak PumTchak 20 juin 2018 14:20

@Ladykiller

Un médicament, même sans effet placebo, il est sensé marcher.

Oui, cela c’est pour vous patient, qui prenez le médoc. Du côté du laboratoire, pour les scientifiques, élaborer un médicament "sensé marcher" se traduit en balance bénéfice/risques. En fonction de la gravité de la maladie, nécessairement, vous prenez un traitement aux effets plus ou moins puissants : un doliprane suffit pour un mal de tête, mais ça ne va pas le faire contre un cancer avec lequel il va falloir un traitement qui va secouer de toute façon.

Dans le test en double aveugle, on mesure l’écart curatif entre le petit bonbon et le médicament expérimental. Il faut d’une part que l’écart avec le placebo soit significatif et d’autre part que les risques ne soient pas suffisants pour annuler cet écart. Parce que le placébo, lui, n’a pas d’effets indésirables : hé oui, c’est son avantage ... 

Jetez un coup d’oeil sur les recommandations des médicaments à éviter par la revue prescrire (vérifiez si vous voulez que la revue n’appartient ni aux illuminati, ni aux éblouis de la guérison par l’air pur). Lisez l’intro et allez visualiser des analyses de médocs déconseillés : vous verrez que rien n’est simple entre les effets souhaités ou non et la part agissante du placébo qui est dans le calcul. Vous imaginez bien que pour les petites maladies courantes, on ne va élaborer des médocs aux effets, donc aux risques, trop puissants, et que le différentiel entre placébo et "effet qui marche" va être réduit. Sur l’homéopathie, je n’ai pas d’opinion, cela ne fait partie de mes soins, mais vous constatez qu’il faut atteindre un niveau de complexité et de subtilité qu’on ne peut pas débattre ici, pour discriminer la bonne et mauvaise part de placébo calculée entre le laborantin Boiron et celui Big Pharma. A ce niveau là, il n’y pas que la question : "quel est le bon médoc" mais aussi "qu’est-ce qui me convient". 

Peut-être avez vous déjà pris un antipaludéen (Nivaquine, Lariam, Malarone) : vous avez pu constater que ce sont de médocs qui secouent le début d’un voyage. Sans compter que pendant cette période de contrecoup physique, vous êtes plus vulnérable à d’autre atteintes (amibes, gastro, rhume après l’avion, bobos divers à cause de la fatigue). Un voyageur régulier, le plus souvent, finira par se passer de l’antipaludéen et s’organiser différemment : c’est à dire se prendre en charge, (vêtements, répulsifs, heures et zones à surveiller...) au lien de s’emmerder avec son médoc. Le médecin vous dira que ce n’est pas bien : certes, mais vous faîtes à votre tour votre propre balance effets attendus/risques pour votre voyage, comme le laborantin avec son médoc.

Après, c’est un choix. Votre alimentation, c’est vous qui la faîtes : la cuisine n’est pas un lieu trop dangereux pour vous qu’il faille un spécialiste qui vous fournit vos repas. La santé courante, de même est relativement facile à prendre en charge, pourvu qu’on accumule les connaissances, expériences, réflexes, pratiques, qui conviennent, comme pour sa cuisine. Je suis en meilleure santé à cinquante ans qu’à vingt ans, même en ayant toujours pratiqué le sport. Mon expérience n’est pas une généralité, évidemment, nous sommes de santés différentes les uns les autres, mais elle est reproductible. Et les généralistes, s’il étaient formés à cela, contribueraient grandement à la santé publique.



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