Joe Chip Joe Chip 23 février 2018 13:54

Jawad n’est pas un "clown" inoffensif comme je l’ai déjà dit ici mais un délinquant multirécidiviste condamné pour meurtre. Après, je ne l’ai jamais présenté comme le mulet d’Asimov ni comme un "cerveau" ou un diable machiavélique, c’est simplement un délinquant avec du flair psychologique - comme il y en a beaucoup - et une intelligence sans fioritures qui lui a fait très rapidement apercevoir où était son intérêt, et quelle posture de défense adopter. Ses avocats y ont sans doute pourvu également. 

Ce n’est pas une "théorie" mais une réflexion basée sur les éléments de l’enquête dont j’ai pris connaissance. 

 C’est difficile à croire pour les gens d’une certaine catégorie sociale et qui ne fréquentent que des gens ayant un minium de culture au quotidien mais en ce qui me concerne, des Jawad, j’en connais dans la vie de tous les jours

Ah, maQiavel essentialise pour les besoins de la démonstration smiley

Plus sérieusement je ne vois pas tellement le rapport. Les délinquants "professionnels" contrairement à une certaine idée reçue ne sont pas la lie de la société (version de droite) ni de grands adolescents laissés à la dérive dans leur environnement (version de gauche). Instinct de survie, débrouillardise, intelligence pratique, spontanéité, manipulation... tous ces traits s’observent fréquemment chez les délinquants. Ca explique sûrement en partie la complaisance avec laquelle certains s’appesantissent sur leur "parcours" durant les procès. Il est très facile de glisser de la prise en compte légitime de certains facteurs sociologiques et environnementaux à une rationalisation de la délinquance assimilée à une énergie dévoyée ou à un potentiel égaré... A l’inverse on peut être très cultivé et très niais, à la limite de l’impéritie, j’en connais aussi dans la vie de tous les jours. 

Bref, il est préférable de mettre de côté ces considérations sociologiques que l’on peut interpréter à charge ou à décharge en fonction de sa grille idéologique. Pour moi il ne fait par exemple aucun doute que Patrick Dils a été victime d’une erreur judiciaire partiellement fondée sur un délit de sale gueule. Le pauvre petit prolo timide et impressionnable craquant devant les flics n’aura pas eu le droit à une justice libre de tout à priori. 

Donc sur ce plan, je rejoins Gaston et ceux qui pointent du doigt le prisme relativiste à travers lequel certaines affaires ou certains prévenus semblent être jugés.

Pour ma part, je ne pense pas qu’un benêt intégral et un petit clown de quartier aurait pu tenir tête comme il l’a fait, trop de pression, trop d’enjeux. Mais pour autant ça ne fait pas de lui un joueur d’échecs surdoué ayant calculé tous ses coups à l’avance, ça serait évidemment une caricature.  

Pour le reste, la justice a rendu sa décision et là-dessus je n’ai rien à dire, s’il n’y a pas matière à condamner, il n’y a pas matière à condamner, de toute façon l’affaire n’est sans doute pas terminée.  


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