jimontheair jimontheair 20 septembre 2017 10:12

@guepe

Intéressant. De toute façon, le recours au tirage au sort est me semble t’il non pas pas envisagé du point de vue de compétences nécessaires mais bien plus justifié par le besoin d’introduire de la diversité et des gens "normaux" (normaux : non fanatisés par une idéologie, non mandatés par des partis ou lobbies divers et variés, non avides de pouvoir, ...) dans les assemblées.
Et aussi par une refondation de la notion de citoyenneté où chacun tour à tour pourra être celui qui a le pouvoir de faire (des lois par exemple) et celui qui est simplement soumis au pouvoir. 

"Tout ceci semble démontrer clairement qu’il n’y a de complète justice dans aucune des prérogatives, au nom desquelles chacun réclame le pouvoir pour soi et l’asservissement pour les autres . Aux prétentions de ceux qui revendiquent l’autorité pour leur mérite ou pour leur fortune, la multitude pourrait opposer d’excellentes raisons. Rien n’empêche, en effet, qu’elle ne soit plus riche et plus vertueuse que la minorité, non point individuellement, mais en masse. Ceci même répond à une objection que l’on met en avant et qu’on répète souvent comme fort grave, on demande si, dans le cas que nous avons supposé, le législateur qui veut établir des lois parfaitement justes doit avoir en vue l’intérêt de la multitude ou celui des citoyens distingués. La justice ici, c’est l’égalité ; et cette égalité de la justice se rapporte autant à l’intérêt général de l’État qu’à l’intérêt individuel des citoyens. Or, le citoyen en général est l’individu qui a part à l’autorité et l’obéissance publiques, la condition du citoyen étant d’ailleurs variable suivant la constitution ; et dans la république (nota : démocratie) parfaite, le citoyen, c’est l’individu qui peut et qui veut obéir et gouverner tour à tour, suivant les préceptes de la vertu."

Aristote, Politique, Livre 3, CHAPITRE VI, § 12.


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