llsalv 29 août 2017 17:25

Bonjour Gollum,

Merci pour cette découverte.

Parce qu’il n’en a que le nom tellement il est abstrait, j’ai adoré l’autoportrait. C’est seulement une présentation synthétique de sa conception, à laquelle on peut supposer qu’Abellio s’identifie, de sorte que c’est vraiment son portrait smiley

J’ai écouté attentivement la première demi-heure jusqu’aux questions du "divaguant" et j’ai eu plaisir à assimiler tout ça avec très peu d’accommodation tant le système dialectique baldwino-piagétien que j’ai fait mien calque ce mode de pensée (ce qui en soit devrait faire problème, sauf que je ne le vois pas — au sens où je ne vois pas que ça en fasse, je dirai pourquoi après).

Ce qui m’a particulièrement plu c’est l’opposition dessinée par Levi-Strauss entre la science, empirique, inductive et la connaissance dont se réclame Abellio et qui, d’emblée pose un système auquel rien n’est, a priori, censé échapper.

Je me sens grosso modo dans la même situation, sauf que ma position n’est pas issue comme Abellio de la "Connaissance" mais bel et bien celle de la science (même si j’en étends les limites bien au-delà de ce qui serait acceptable pour un scientifique de nos jours au sens où, à l’instar et à la suite de Piaget, je pose un système théorique qui a vocation à assimiler et réorganiser le champ du réel sans résidu).

Ce que j’ai appris, c’est que ça serait sûrement une bonne chose pour moi d’examiner de plus près l’aspect quaternaire pour voir si je n’aurais pas laissé échapper des perspectives intéressantes. C’est vrai que je pense surtout en structure ternaire (comme l’organisation psychique) alors que ma structure absolue telle que je la vois (je veux dire l’organisation minimale capable d’incarner toutes les propriétés du système) est d’emblée quaternaire. Mais je ne m’y étais jamais attardé. Je vais donc y réfléchir.

Pour ma part, je ne vois pas contradiction entre dialectique et quaternaire car une double dialectique engendre le quaternaire. Ainsi deux cycles en interaction, qui "s’accrochent" d’une manière ou d’une autre, c’est deux dialectiques qui se superposent et ça fait une structure quaternaire. Attention que le binaire n’est pas le dialectique bien au contraire smiley Le binaire c’est par exemple darwinisme contre lamarckisme. La dialectique consiste à chercher un tertium pour dépasser le conflit par le haut (ce que cherchait Piaget en matière de théorie de l’évolution et qu’il pensait avoir trouvé). La dialectique intègre déjà cette idée (krishnamurtienne entre autres) qu’il faut savoir voir le vrai dans le faux et le faux dans le vrai.

Là où j’ai des réticences avec la Gnose d’Abellio, bien sûr, c’est en tant que chrétien. Je suis trop ignorant pour en juger avec sûreté mais je soupçonne que le geste consistant à mettre l’homme à l’intérieur de la structure absolue est un "fiat" complètement arbitraire qui permet de retrouver au bout ce que l’on a mis d’entrée.

Ma question c’est : et Dieu dans tout ça ?

Pour ma part, la conception que j’ai faite mienne intègre complètement la perspective christique, sous l’angle sacrificiel bien sûr qui, tel que je le conçois est "la loi du monde". D’ailleurs, la Croix, c’est la double dialectique n’est-ce pas ? C’est bien une structure quaternaire à la Abellio non ?

Mais bon, je ne vais pas m’aventurer sur ce terrain maintenant. J’ai déjà pris assez de risques smiley

A bientôt, au plaisir de vous lire.

Luc-Laurent


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