Joe Chip Joe Chip 26 août 2017 12:09

https://revolution-francaise.net/2006/05/13/38-critique-revolution-bourgeoise-droits-homme-citoyen

Par Florence Gauthier, Université Paris VII Denis Diderot.

La tradition marxiste voit dans les révolutions de la liberté et de l’égalité, qui précédèrent ce que l’on a appelé “la révolution prolétarienne” inaugurée par la Révolution russe, des “révolutions bourgeoises”. On sait que Marx a laissé des éléments d’analyse, qui présentent des moments différents et même contradictoires de sa réflexion, correspondant à l’évolution de ses connaissances et de sa compréhension de la Révolution française. Le schéma interprétatif, dont il sera question ici, a été produit par la tradition marxiste et est, lui-même, une interprétation des analyses laissées par Marx. Toutefois, mon propos n’est pas de reconstituer comment un tel schéma interprétatif a été produit, bien que ce travail reste à faire, il est même urgent, mais, plus précisément de chercher à savoir si ce schéma interprétatif correspond à la réalité historique. Pour situer le problème, je me limiterai à l’exemple de ce que l’on appelle “la Révolution française”. Et je voudrais commencer en rappelant rapidement les souffrances que quelques grands historiens marxistes se sont infligés pour faire cadrer les résultats de leur recherche avec le schéma interprétatif de la “révolution bourgeoise”.

Au début du XXe siècle, on entendait la Révolution française comme “révolution bourgeoise” dans le sens où la direction politique de la révolution serait restée bourgeoise, passant d’une fraction de la bourgeoisie à une autre. Les tâches de cette révolution auraient été accomplies par les coups de bélier portés par le mouvement populaire, considéré comme non-pensant, et se trouvant donc dans l’incapacité d’avoir un quelconque rôle dirigeant.

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Donc vous voyez que cette thèse de la révolution bourgeoise n’est pas neuve dans la bouche de Guillemin. Seulement, quand on n’a pas le "bagage historique" ou une mauvaise connaissance de l’historiographie ou de l’histoire des idées, il est tentant de trouver dans les analyses de Guillemin une voie totalement originale.

Sur le fond, il ne s’agit pas de nier la dimension "bourgeoise" de la révolution, mais le fait de la réduire à cette seule dimension à travers une grille de lecture marxisante - donc messianique - de l’histoire, est une erreur.




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