Gollum Gollum 30 juin 2017 13:26

@yoananda

Oui je pense que l’on est d’accord sur le fond, c’est évident. D’ailleurs je souligne bien qu’on peut avoir hypertrophie, soit de l’intellect, soit du sentiment, soit de la sensorialité (d’où goût immodéré des biens terrestres), etc.. et que cela mène à un mental instable, déséquilibré.

Tu évoques Descartes. On peut dire que cette tare est une constante de toute la philosophie occidentale.. Hypertrophie de l’intellect. On peut citer quelques rares philosophes qui ont essayé de ne pas être seulement dans l’intellect : Spinoza, Nietzsche. Spinoza répertorie les passions pour mieux ne pas en être l’esclave. Tentative de lucidité. Nietzsche, lui, veut que les passions soient libres car elles mènent à l’Ubermensch. Il s’agit ici d’un grand souffle vital.

On peut avoir aussi hypertrophie du goût de l’ascèse. C’est l’idéal du saint chrétien qui nous a été présenté longtemps comme un idéal. Vitupéré d’ailleurs par Nietzsche.

Et rejeté par le Bouddha en Asie avec sa voie du Milieu.

J’en suis venu moi aussi à rejeter cet idéal car je le crois profondément déséquilibré.

Le saint chrétien rejette d’ailleurs la Matière. C’est en fait un manichéen qui s’ignore.. La véritable sainteté consiste à ne rien rejeter, à dire oui à tout (on trouve ce oui d’ailleurs chez Nietzsche, mais Nietzsche ne dit pas oui à tout mais seulement oui à la Vie (ce qui n’est pas si mal)). 

 J’en reviens à l’idéal antique que l’on retrouve chez Platon, Plotin.. Acceptation du fatum, sérénité. Détachement des passions. Le saint chrétien est dans le renoncement, pas dans le détachement (à l’exception d’Eckhart).

Petit aparté pour Éric : Si Éric privilégie Aristote c’est parce que celui-ci oriente la libido (au sens de Jung, pas Freud) vers l’extérieur. Perso, je privilégie l’intérieur comme tout bon introverti qui se respecte. Inutile de dire que je pense le point de vue introverti supérieur au point de vue extraverti..

Il est en effet difficile, sinon impossible, pour un extraverti d’être centré. Donc de trouver la Vérité. Bon je dérive un peu.. smiley

Un dernier mot, toujours pour Éric : ce n’est pas un hasard si Spinoza comme Nietzsche furent des anti-Aristote. Ils sont pour l’intégration des contraires, alors que la logique aristotélicienne est une logique d’exclusion (raison pour laquelle l’Église (manichéenne) a privilégié Aristote ?)

Bon, j’arrête.. smiley


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