maQiavel maQiavel 26 mai 2017 15:48

Plusieurs choses à dire.

-D’abord les guerres propres, ça n’existe pas (truisme).

-Ensuite, on se demande de quoi sen mêlent les élites occidentales à aller fourrer leur nez dans les affaires d’un pays souverain. Je fais référence au parlement européen qui a ouvertement critiqué la politique sécuritaire de Duterte et qui a voté une résolution demandant l’arrêt des procédures visant à réintroduire la peine de mort. La réponse de Duterte ne s’est pas faites attendre et a été cinglante : « Pourquoi essayez-vous de nous imposer vos croyances ? Pourquoi ne vous occupez-vous pas de vos oignons ? Pourquoi devez-vous venir nous emmerder, bon Dieu ! » smiley

C’est vraiment une pathologie psychologique collective que cette tendance des élites occidentales à aller se mêler de ce qui ne les regarde en rien, ces gens se prennent pour des missionnaires, des sortes d’évangélistes des droits de l’homme, c’est insupportable. C’est au peuple Philippin de juger si cette politique sécuritaire est bonne ou mauvaise, qu’y a –t-il de difficile à comprendre dans ce principe ?

-Au-delà des questions de souveraineté, sur le fond, en ce qui me concerne j’ai plutôt une méfiance atavique pour les forces policières et les politiques sécuritaires. Ceci étant, il faut se rappeler que les droits de l’homme et les libertés fondamentales ne valent rien dans des conditions d’insécurité des biens et des personnes physiques.

Une anecdote : dans une métropole d’Afrique centrale, au début de cette décennie, l’insécurité était devenue endémique et les gangs faisaient la loi en plein jour. Les travailleurs se retrouvaient dans l’incapacité d’exercer leur métier, les enfants d’aller à l’école, les artisans et commerçants d’exercer leurs activités, la peur et la paranoïa s’étaient généralisée. Le commandant de police de la zone a mit en place une opération pour en finir avec les criminels, ce qui a été fait : en quelques mois, la ville a été nettoyée de ses malfrats et la popularité du commandant est montée en flèche. Et puis, des organisations des droits de l’homme ont tiré la sonnette d’alarme, le bureau de l’ONU aux droits de l’homme s’en est mêlé et les autorités locales se sont retrouvés obligés de cesser l’opération car comme dans toutes les opérations de ce type , les bavures sont nombreuses , c’est inévitable …

Résultat : quelques années plus tard, les criminels sont ressorti des trous dans lesquels ils se sont terrés et se sont remit à terroriser la population. Conséquence : les citoyens excédés, se sont organisés eux-mêmes en comité d’auto –défense populaire pour se protéger des bandits, et lorsqu’ils les arrêtent, au lieu de les livrer à la justice, ils les exécutent froidement de façon abominable (lapidations, voir applications du supplice du collier). La justice populaire a pour caractéristique d’être sans pitié et expéditive.

 C’est bien beau les jolis principes qu’on essaie de faire appliquer à partir de jolis studios de journaliste ou de bureaux de fonctionnaire en occident mais à un moment donné l’enfer est pavé de bonnes intentions, il y’a des gens dans ces pays qui sont confronté à des réalités très brutales dans leur quotidien. Et il faut avoir l’humilité de reconnaitre que personne ne peut savoir ce qui est mieux, mieux qu’eux-mêmes.

Pour revenir à Duterte, il faut se poser la question du pourquoi il est si populaire dans son pays au lieu de s’ériger en donneur de leçon. 


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