Serge ULESKI Serge ULESKI 19 mai 2017 14:18

Merci pour votre contribution.

Je connais bien les arguments développés dans le passage que vous nous proposez.

Parler négativement de multiculturalisme c’est déjà faire, et c’est encore faire, le procès de ceux qui, discriminés et relégués, souhaitent trouver des solutions pour eux-mêmes en l’absence d’un engagement ferme en leur faveur de la part de la communauté nationale : Etat, partis de gouvernement et électeurs.

Parlons de "repli et rejet" et traitons bien plutôt la tentation isolationniste dont on pourra distinguer deux sources :

- "Vous ne voulez pas de nous, eh bien, nous on ne veut pas de vous !" - notons qu’il a bien été question un temps de désir d’intégration - d’être acceptés et de se fondre dans la masse - de ceux qui optent en désespoir de cause, épuisés et désillusionnés, pour l’isolement et le repli qui ne peut être que communautaire puisqu’à l’origine de cette décision, on trouvera une communauté ethnique et historique facilement identifiable victime de cette discrimination, voire du racisme - c’est donc une lapalissade qui n’explique rien et ne rend compte de rien que de parler de repli communautaire.

- "Vos valeurs occidentales, pour ne rien dire de votre hypocrisie constante à notre égard, nous n’en voulons pas. Nous ne vous demandons rien d’autant plus que nous n’avons pas choisi de naitre en Europe. Simplement : ignorez-nous... nous on s’occupe de nous" - Il n’a jamais été question d’un désir d’intégration, d’un désir d’appartenance à notre communauté nationale majoritairement européenne de culture.

Quant à la discrimination positive : quiconque est vraiment sérieux, vraiment soucieux de combler le retard accumulé par des populations discriminées, ne peut pas s’y opposer d’autant plus que les bienfaits surpassent de loin les inconvénients pour les intéressés et la société dans son ensemble. Le procès fait à la "discrimination positive" cache le plus souvent une indifférence, voire une complaisance coupable, à propos du sort injuste et cruel des discriminés dans les sociétés occidentales.

 "Pour ce faire, il est indispensable, par exemple, de présenter les inégalités comme la conséquence des préjugés qui traversent la société plutôt que et % système social lui-même, ce qui empêche toute critique sociale de se déployer correctement et, donc, toute remise en cause en profondeur de celui-ci."

Si on peut être en partie d’accord avec cette précaution prise par l’auteur, il n’en demeure pas moins que la dénonciation des préjugés reste une nécessité absolue car... ce sont majoritairement les classes ouvrières et les employés qui votent FN et la question de l’immigration post-coloniale et des Français qui en sont issus est au cœur de la rhétorique de ce parti : il est donc bien question aussi d’une responsabilité individuelle en tant que citoyen et électeur (accessoirement) et pas simplement "le système social" lui -même ; dénoncer ces préjugés et l’indifférence à leur sujet c’est aussi et c’est encore faire de la critique sociale ; celle du pouvoir des médias dans la propagation de ces préjugés par exemple. 

S’il peut être encore question d’un "Classes populaires (travailleurs !) unissez-vous !", il serait bon pour commencer qu’on note le fait que le chômage touche parfois jusqu’à 30 à 50% de ces "populations...racées" telles qu’elles se définissent elles-mêmes (terme que j’ai découvert en visionnant les deux vidéos proposées en partage)...

Dans mon billet de blog, je fais part d’une découverte : comment au fil des ans le divorce s’est accentué pour devenir un véritable gouffre, notamment chez les plus jeunes - jeunes filles en particulier - qui font usage d’une rhétorique sans nuance, verdict sans appel (notez que les interventions des universitaires n’arrangeront rien !)... une virulence qui ferme toutes les portes et qui les condamne à plus de rejet et à plus d’isolement et discrimination.

Je garde à l’esprit qu’il s’agit làd’intervenants hyper-conscients (j’allais dire... hyper-politisés à tort) socialement des mécanismes de leur exclusion : éducation, emploi, considération, alors même qu’il existe encore, sur un plan individuel, des possibilités de rejoindre la communauté nationale... il est vrai qu’il ne peut s’agir pour l’heure que tenter individuellement sa chance ; il se pourrait donc bien que les sœurs refusent maintenant de s’en sortir sans les frères et les frères sans leurs parents ; ce qui complique singulièrement le problème à résoudre.


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