Joe Chip Joe Chip 7 mai 2017 11:42

@Qamarad

Si, il y a une ironie très présente, quoique subtile, ce qui est une des caractéristiques de Michel Houellebecq. Dans cette séquence, on voit bien l’insatisfaction croissante de Pujadas et de Salamé qui n’ont pas réussi à lui faire dire ce qu’ils voulaient lui faire dire, à savoir accréditer le pseudo-clivage désigné par Macron et censé se substituer au clivage gauche-droite jugé obsolète, opposant la France des gentils progressistes urbains mondialisés et ouverts d’esprits à la France des méchants losers récalcitrants et des ruraux assimilée par ce crétin de Pujadas aux romans de Houellebecq. 

Traduit en langue béotienne, voilà à peu près ce qu’il dit :

"Le clivage gauche-droite existe toujours et se superpose au nouveau clivage opposant les métropoles à la France périphérique méprisée, d’où je viens et à laquelle je me sens appartenir malgré ma réussite objective et mon argent qui devraient m’amener à voter pour Macron, c’est à dire à exprimer un vote de classe."

Moi j’aime beaucoup Houellebecq, il s’inscrit dans la lignée des grands écrivains catholiques (de Huysmans à Bernanos en passant par Peguy) même si cette dimension de son oeuvre est totalement occultée par l’intense parasitage médiatique que son succès en dehors de France a suscité en France.


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