Joe Chip Joe Chip 7 avril 2017 13:11

Ca montre encore une fois que la politique internationale ne fonctionne pas telle que les gros nigauds complotistes et les antisystèmes la fantasment, avec son alliance de nationalistes contre le méchant nouvel ordre mondial.

De ce point de vue, le FN a vraiment commis une bourde en cherchant à se placer dans cette mouvance et à rechercher (en vain) l’assentiment de Trump. Nul doute que MLP va être attendue au tournant après ce revirement finalement assez prévisible de Trump qui avait sciemment mis en concurrence au sein de son équipe des élites républicaines traditionnelles et certains nouveaux venus dits "populistes" (Bannon) qui lui avaient permis de remporter l’élection. Et visiblement, les premiers ont fini par prendre l’ascendant politique sur les seconds suite à une série d’échecs portant sur des mesures internes (obamacare).

Mais bon, on voit déjà venir l’explication toute trouvée : "l’Empire" a réussi à retourner Trump qui s’est "soumis" aux sionistes, à l’Etat profond, à la mère Denis. 

Même s’il est impossible de saisir pour le moment les raisons de ce revirement, on peut rappeler que la politique extérieure des Etats-Unis oscille traditionnellement entre deux polarités à la fois contradictoires et complémentaires : une polarité isolationniste, qui constitue l’extension de l’individualisme américain dans la géopolitique ("Je ne mêle pas de tes affaires, mais si tu essaies de me marcher dessus, je t’écrase"), et une polarité impériale, qui s’inscrit dans le prolongement du messianisme néo-puritain et de l’idéalisme faisant de l’Amérique un pays d’exception appelé à transformer le monde à son image. 

Le problème de Trump c’est qu’il a tenté pendant quelques mois de trouver une troisième polarité nationaliste, à l’instar de Nixon, sous l’impulsion de l’idéologue catholique Steve Bannon très inspiré par l’école européenne et en particulier par le nationalisme français (le bonhomme cite Maurras et Raspail), qui ne correspond pas aux institutions américaines et n’a pas de tradition politique aux USA.

Et c’est justement ce à quoi on a assisté ces dernières semaines, Trump se retrouvant mis en échec par les institutions américaines qui empêchent l’avènement d’un leader providentiel investi par le suffrage populaire.

Les résistances ne se situaient pas seulement au Congrés ou dans l’establishment républicain mais également au sein du Pentagone, et le Pentagone est l’émanation politique des élites WASP auxquelles Trump appartient, en fin de compte. 

En tout cas c’est comme ça que j’interprète la mise à l’écart de Steve Bannon. 



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