Joe Chip Joe Chip 13 mars 2017 23:13

@maQiavel

Désolé, je n’ai pas eu le temps de répondre l’autre soir. Je le fais ici, étant donné que tu as dit que mes arguments n’avaient ni sens ni logique et relevaient même du "complotisme" (ce qui est un peu ironique concernant Asselineau, mais passons). Au-delà de l’ironie, je ne sais pas ce qui te permet d’assumer avec un tel aplomb que la logique et le sens seraient de ton côté, d’autant plus que je me concentre sur des choses factuelles et indiscutables. 

Asselineau ne cherche pas à disputer à MLP son électorat sinon il parlerait des thématiques principales pour lesquels ces électeurs votent FN , ce qu’il ne fait pas , c’est juste une question de logique.

Asselineau au cours des dernières années a successivement convoité tous les électeurs souverainistes/nationalistes (ER, NDA, Le Pen). Il a même fait à une époque quelques tentatives infructueuses du côté de certaines officines communistes ou néo-communistes. Qu’est-ce qu’il faut en conclure ? Qu’Asselineau est communiste ?

Ceci étant dit, il n’y a pas que des identitaires et des petits bourgeois mesquins au FN.

Par ailleurs, Asselineau a une vie politique derrière lui qui le situe clairement du côté de la droite droitiste (Pasqua, Longuet...) même s’il se contorsionne beaucoup pour faire oublier ce passé ou le mettre à distance, ce que je trouve un peu bête d’ailleurs. De la même manière, il esquive volontairement la question migratoire, comme je l’ai d’ailleurs démontré avec cette proposition hypocrite concernant l’immigration :

https://www.upr.fr/vos-questions-nos-reponses/immigration

10 pages pour ne rien dire, absolument rien, que résume cette seule phrase :

comme l’ont prouvé les nombreuses années écoulées, un tel débat ne sert à rien d’autre, pour l’instant, qu’à diviser inutilement les Français sur un sujet sur lequel ils n’ont plus prise, tout en les empêchant de comprendre ce qui se passe vraiment.

Asselineau a beau jeu d’accuser Le Pen d’être vague sur l’Europe, il l’est tout autant sur l’immigration, cherchant à ne pas s’aliéner une partie de l’électorat frontiste sans pour autant se mettre à la faute du point de vue des médias officiels. 

Pour les 500 signatures, le travail d’harcèlem... pardon, de lobbying, que j’ai reconnu et souligné sans aucun problème, n’exclue pas les magouilles politiciennes qui sont inhérentes à la vie politique. Si tu peux accepter la thèse d’Asselineau selon laquelle le FN est une émanation de la CIA comme "non-complotiste", je pense que tu peux tout aussi bien accepter cette remarque banale et triviale sur la politique française. Il y a évidemment des pressions politiques de toutes sortes, avérées ou non, dont Asselineau se plaignait d’ailleurs amèrement en 2012 quand il n’a pas pu obtenir plus d’une dizaine de parrainages.

Ce n’est pas à toi que je vais apprendre qu’il n’y a pas d’un côté le grand complot universel et de l’autre la transparence démocratique absolue.

Tiens, par exemple, je pense que l’assassinat de Kennedy et le 11 septembre sont, dans une certaine mesure, des complots impliquant des éléments de "l’Etat-profond" américain... cependant, je ne peux pas le démontrer précisément et rationnellement. J’arrive à cette quasi-certitude en faisant appel à la logique et à l’intuition. Etre complotiste, c’est penser au contraire que le complot du 11 septembre est irréfutable. Le complotiste ne cherche pas à démontrer une thèse mais plutôt à condamner toutes les issues qui permettent de sortir de son mode de raisonnement particulier. C’est exactement l’inverse de la démarche scientifique qui est basée sur le doute méthodologique et non sur une série de certitudes inébranlables, une hypothèse ne pouvant être crédible que dans la mesure où elle est réfutable. Loin de valoriser le doute comme mode d’investigation de la vérité, le complotiste cherche au contraire à l’abolir pour faire correspondre la réalité à sa vision ultra-déterministe du monde. 

Donc, je n’ai jamais été un "anti-complotiste primaire" et je n’ai jamais brandi cet argument de manière arbitraire ou à la légère contre lui ou n’importe qui d’autre pour démonter artificiellement un propos avec lequel je suis en désaccord. A contrario, les complotistes ne peuvent pas admettre avoir eu tort, même quand on leur oppose des arguments solides, car cela introduirait une dissonance cognitive dans leur mode de raisonnement. Ca me rappelle la fois où un type a posté ici un fake réalisé par des activistes allemands sur la collecte de données organisée par Google. Le fake partait de choses avérées (algorithme de collecte et de traitement des données personnelles des utilisateurs de google, intrusion dans la vie privée) pour arriver à une conclusion complètement paranoïaque, le but étant justement de démontrer la crédulité excessive du public par rapport à des "faits" confirmant leurs préjugés. Ces activistes luttaient justement contre l’ubiquité de Google, et ils avaient eu le courage de prendre cette initiative pour inciter les gens partageant leurs inquiétudes à faire preuve de rigueur en vérifiant leurs informations, quelle qu’en soit la provenance. Bref, une bonne démarche.

Or, les complotistes avaient interprété tout ça au premier degré. Quand j’ai fait remarqué, après vérification (durée de l’opération = 3 miutes) qu’il s’agissait d’un hoax, l’un d’entre eux m’a répondu que les auteurs du fake faisaient eux-même partie de la manipulation et cherchaient en réalité à discréditer les "truthers" en les faisant passer pour des guignols crédules... Bref, avec un complotiste, il y a toujours un degré d’interprétation à ajouter qui permet de maintenir la croyance initiale (ici, que Google a recours à des faux activistes chargés de produire des hoax pour induire le public en erreur). 

Désolé pour ce développement, mais on ne doit pas utiliser ce concept à la légère et surtout pas pour discréditer des propos crédibles et vraisemblables, même s’ils ne constituent pas une vérité définitive et établie, sachant que cette recherche de la vérité absolue est précisément un marqueur de la mentalité complotiste.  

Je reconnais que ça doit être pénible d’entendre les médias traiter Asselineau de complotiste à longueur de temps, mais à vrai dire il le fait très bien tout seul, comme durant son interview sur TF1 où il s’est défendu d’être complotiste avant même que le journaliste lui ait fait la moindre remarque ce sujet et l’interrogeait jusque-là de manière neutre et sans aucune ironie sous-jacente. 

Après, c’est dommage qu’Asselineau n’ait pas une seule personne parmi ces 10000, 15000 ou 20000 membres pour lui suggérer l’idée qu’agiter des petits papelards à la télévision que le téléspectateur ne peut pas voir, ça le fait passer pour un gentil illuminé. 

En tout cas ce n’est pas une raison pour renvoyer l’anathème à ceux qui le critiquent pour des raisons politiques. 

J’aimais bien Asselineau au début, mais je suis en désaccord à la fois avec son analyse et sa posture de victime médiatique que je trouve hypocrite et horripilante. 

Quant à ses militants, après avoir été insulté des dizaines de fois ici et ailleurs par la petite meute de l’UPR et n’avoir jamais eu un seul échange constructif avec l’un d’entre eux, j’avoue que le critère de leur combativité me laisse un peu indifférent. 


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