Joe Chip Joe Chip 8 janvier 2017 21:24

@Qaspard Delanuit

Je suis bien d’accord. Je me joins d’ailleurs à la critique. Supprimer la classe de philo serait déjà une bonne chose. Faut être sérieux, à 17 ans seuls quelques petits génies avec la tête bien remplie sont capables de philosopher sans tomber dans la grandiloquence propre à cet âge, et que la lecture prématurée de Nietzsche ne peut qu’aggraver. On la remplacerait par un semestre d’histoire des idées, où l’on apprendrait en détails les différentes caractéristiques des régimes politiques, les grandes idéologies, les religions, etc. Et un semestre de rhétorique, comme le font d’ailleurs les élèves américains, qui apprennent à s’exprimer en public, à présenter clairement une argumentation, à persuader un auditoire... 

Et pour répondre à votre question plus bas, j’ajouterai en vrac, si j’exercais ce beau métier de dictateur :

- rétablir des examens éliminatoires à l’entrée du collège, du lycée, de la faculté. Seuls les étudiants voués à décrocher un "vrai" diplôme devraient être admis à l’université. En France, les études ne coûtent pas cher, c’est bien, mais la contrepartie devrait être une méritocratie plus stricte. Dans les pays anglosaxons, ils sélectionnent par le fric. Les familles des étudiants doivent s’endetter donc la motivation et la pression à réussir sont beaucoup plus grandes et il n’y a pas comme ici toute une classe d’âge qui végète à faire des études supérieures plus ou moins justifiées et utiles. 

Ca peut paraître injuste et inégalitaire, mais le système élitaire français (merci pour le mot mandarinat, c’est tout à fait ça) se maintient et se justifie à cause de la faiblesse du système universitaire en général. Elitisme et nivellement par le bas fonctionnent de pair. Un pays moderne n’a pas besoin d’une aristocratie de hauts-fonctionnaires mais du plus grand nombre de diplômés au sein d’une classe d’âge. En Allemagne, ils ne forment pas des bêtes à concours mais des ingénieurs et des techniciens de haut niveau.  

- supprimer l’ENA ou le réformer en profondeur, en commençant par le mode de sélection : il y a déjà une littérature importante à ce sujet, donc je vous renvoie à google pour un complément d’information.

- interdire les passerelles entre la haute fonction publique et les grandes sociétés françaises. Il est anormal qu’une tâche comme Anne Lauvergeon ait pu se retrouver à la tête d’Areva et conduite cette entreprise dans le mur sous prétexte qu’elle est bien née, qu’elle a passé un concours difficile et qu’elle est une femme.

 - mettre fin à la noblesse d’Etat, l’autre cruche à la tête de l’INA qui faisait éponger les notes de taxi du fiston par le contribuable a déjà retrouvé un grade dans le ministère de la culture, noblesse oblige. Vous comprenez, elle a passé un concours très dur, elle a fait l’ENA... Dans d’autres pays, elle aurait été révoquée irrévocablement de la fonction publique mais pas en France bien sûr où la caste veille à ses intérêts. 

- suppression du Sénat, institution impériale obsolète, division du nombre de députés par deux ; suppression des régions administratives remplacées par les régions culturelles correspondant aux anciennes provinces naturelles et chargées de la gestion patrimoniale, de la promotion culturelle, etc. Les départements retrouveraient toutes les fonctions administratives : écoles, santé... 

- limitation des mandats politiques à une durée totale de 20 ans. Le service de l’Etat ne doit plus être une carrière ou un sacerdoce. On n’est plus sous l’Empire ou sous la troisième république.

- fin de l’exception culturelle (200 films produits, 3 succès internationaux, 150 bouses), révision de la notion d’auteur, réforme du CNC 

- réforme de la formation professionnelle actuellement gérée par le grand patronat et les syndicats (par des corporations quoi).

Et ça, ce serait pour les six premiers mois. 

  


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