maQiavel maQiavel 3 novembre 2016 23:33

@Heimskringla

-Tu peux te sentir bien libre dans l’esclavage. C’est abstrait je trouve ce concept. 

------> Alors parlons choses plus concrètes.

Sur le plan politique, la liberté est pour une collectivité la capacité de décider. Lorsque des individus au sein de ce corps social s’approprient cette capacité au détriment de tous les autres , on passe à une situation de servitude.

Sur le plan économique la liberté est le fait d’être autonome économiquement et de jouir du fruit de son travail. L’exploitation économique (le salariat) est donc une servitude.

Sur le plan culturel, c’est plus difficile à décrire, je veux bien l’admettre.

Maintenant, un esclave peut être heureux dans sa servitude, ça arrive, on peut être conditionné à cela. Mais il se peut aussi que ce ne soit pas du bonheur mais que c’est une situation qui correspond pour cet esclave au moindre mal.

Dans le second cas, l’anarchisme proposera un modèle de société dans lequel l’esclave ne sera pas forcé de le rester pour être dans la moins mauvaise situation possible, dans ce modèle de société, il aura des alternatives bien plus intéressantes.

Dans le premier cas, si un homme choisi en âme et conscience ( il faut déjà que ce soit possible en lui procurant l’instruction nécessaire ) de rester esclave c’est son choix. Mais dans ce cas , il n’a pas à emmerder les autres qui veulent se libérer de leurs chaines. Que son choix ne s’impose pas à celui des autres, il fait ce qu’il veut mais les autres qui ne veulent pas vivre comme lui et qui juge sa situation avilissante puisse également faire ce qu’ils veulent.

Pour illustrer ce propos de façon plus simple, si un homme prend plaisir à se faire fouetter et humilier, c’est son problème , il fait ce qu’il veut. Par contre, si on se sert de cet homme comme prétexte pour venir me fouetter et m’humilier moi qui n’ai rien demandé, je me défendrai de toutes mes forces !

-Jésus est ce un maître pour toi ? 

------> Là on sort du domaine politico-économique pour entrer dans le domaine de la spiritualité.

Déjà, je commencerai par ce verset : « Vous le savez : Ceux que l’on regarde comme chefs des nations païennes commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur. Celui qui veut être le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude (Mc10, 42-45)

On voit bien que Jésus lui-même ne se revendique pas comme un « maitre » mais comme un serviteur. Pour revenir sur la distinction entre autorité et pouvoir, Jésus est pour le chrétien l’autorité suprême , il n’oblige personne à le suivre par la force ou la coercition , il laisse chacun libre de choisir , ce sont ses successeurs qui ont fait du christianisme un « pouvoir ».

Au-delà du terme maitre qui est sujette à interprétation, je crois que l’enseignant spirituel est celui qui réveille, ce qu’il dit peut se révéler une inspiration pour que ceux qui l’écoutent retrouvent leurs chemins eux-mêmes, il inspire les consciences pour qu’ elles se réveillent et gravissent les échelons essentiels pour se métamorphoser. Il est une autorité.

A l’opposé il y’a le théocrate dont la fonction sociale est de servir de support sociologique permettant de contrôler les masses. Lui est un homme de pouvoir. 



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