maQiavel maQiavel 24 août 2016 16:51

@micnet

Alors je pense que je vais encore plus vous en bouchez un coin : le paradigme gauche / droite se situe de ma perspective presqu’essentiellement dans la distinction des idéaux.

Une chose : je n’ai jamais dit qu’un pragmatique ne devrait jamais discuter des idéaux et une personne qui affirmerait une telle chose serait dans l’erreur car un vrai pragmatique connait l’importance des systèmes de représentation mentale, il doit donc les prendre en compte dans l’optique d’une action politique.

Si je pense que certains sont idéalistes, ce n’est pas parce qu’ils parlent de leurs idéaux mais c’est parce qu’ils les pensent réalisables. Si vous pensez qu’une aristocratie est réellement réalisable, vous êtes aussi idéaliste qu’une personne qui pense que la démocratie l’est, ce sont des idéaux type de régime politique, il est de ma perspective grotesque de croire que de tels régimes puissent réellement exister.

et précisément si nous agissons, c’est bien parce que nous croyons pouvoir nous en approcher !

Et bien moi je le formule ainsi : si un pragmatique agit, c’est parce qu’il croit pouvoir produire quelque chose qui s’en éloignerait le moins. Ce signifie qu’il sait qu’il sera toujours loin de son idéal. Ceux qui pensent pouvoir en approcher sont les idéalistes et ils n’ ont que deux issues :

- le retour à la réalité : dès qu’ils auront compris que leur idéal n’existe pas en ce monde, ils sombreront dans le défaitisme, deviendront des personnes désabusées et écœurées à qui il ne restera que la résignation et le défaitisme (une attitude à la médialter quoi , du genre « tout est foutu , on ne peut rien faire , rien n’est possible , le monde est horrible » , raison pour laquelle l’idéalisme est la mère de tous les pessimismes ).

-le totalitarisme : ceux là sont les plus exaltés et dangereux, dans un premier temps ils ne se rendent pas compte des grandes difficultés que présentent la réalisation de leur idéal. Dans un second temps, lorsqu’ils se cognent la tronche contre le réel, ils refusent de l’accepter, alors une sorte de fureur s’empare de leur personne et dans le cas ou ils ont du pouvoir, ils conduisent leurs Etats aux pires des catastrophes possibles et imaginables.

Bref, deux voies sans issues.

Etre réaliste, c’est être capable d’évaluer ce qui est réalisable et être pragmatique, c’est être capable de s’en contenter en faisant ce que l’on peut faire comme on peut le faire avec les moyens dont on dispose dans les circonstances dans lesquelles on se trouve. L’idéal ne sert que de repère idéologique.

Vous pouvez pensez qu’être pragmatique c’est ne pas parler des idéaux mais je n’ai pas du tout la même conception de la chose.

Dernière chose : je n’ai pas vanté la proposition de Chevenement, j’ai dit que je ne suis pas contre ce genre de conseil et s’il pouvait être suivi (ce qui n’est pas le cas), ce serait positif. 


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