César Castique César Castique 16 août 2016 18:02

Il faudrait connaître la date exacte de la discussion, parce que trois ou quatre semaines après le début du prétendu printemps arabe, j’écrivais que tout cela ne déboucherait sur rien de durablement satisfaisant pour les "printaniers", et en tout cas par sur la Révolution, avec un "R" majuscule dont se gargarisent les joyeux lurons ci-dessus, qui s’y voient déjà.


Quel était le cadre général ? Nous avions deux pays - l’Egypte et la Tunisie - dirigés par de vieux dictateurs usés et qui n’avaient plus cet instinct de conservation qui fait tirer dans le tas, aux premiers mouvements de foule un peu menaçants.

Les foules en question voyant que la réaction n’avait pas la brutalité qu’elles redoutaient continuèrent à appuyer progressivement vers la chute qui se profilait. Nos intellos, comme nos gauchistes à entonnoir, interprétèrent ce processus incontrôlé, comme l’expression d’une irrésistible aspiration populaire à la liberté, à l’égalité et à la démocratie... Dont les gens de là-bas n’ont qu’une assez vague perception.

Qu’est-ce qu’ils voulaient, en réalité ? Du boulot, gagner leur vie au pays, le problème principal découlant de l’impossibilité d’absorber les jeunes arrivant chaque année sur le marché du travail - 1’000’000 en Egypte, 100’000 en Tunisie - faute d’une industrialisation suffisante.

Alors, entendre ces deux chimériques disserter à partir de leurs théories à la graisse de chevaux de bois, les entendre parler de peuples qui se prennent en main, de mouvement qui va contre la vision raciste du monde et le fatalisme, c’est à hurler de rire, et pathétique en même temps

On notera que, cinq ans et demi plus tard, du point de vue de la vraie réalité, rien n’est réglé ni en Egypte ni en Tunisie, où la pression salafiste n’en finit pas de s’exercer sur les institutions. 

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe