Joe Chip Joe Chip 17 juillet 2016 13:26

@maQiavel

Bof... c’est surtout qu’Erdogan a vu toutes ses combinaisons médiocres (avec Daesh, chantage aux réfugiés, Kurdes, etc.) lui péter à la figure. Il pensait que les Américains allaient couvrir son petit coup d’éclat contre Poutine (descendre un avion russe) mais ces derniers, qui cherchent en réalité à coopérer désormais avec Moscou sur le dossier syrien, n’ont pas bougé, obligeant le satrape du Bosphore à faire de piteuses excuses à la Russie. 

Il n’y a aucun élément objectif qui démontre une implication américaine dans le coup d’Etat. Si elle est "fiable", il faut le démontrer avec des arguments et pas se contenter de le supputer. 

Et pour ceux qui ne voudraient vraiment pas comprendre :

La Turquie a rejoint le programme Joint Strike Fighter (JSF) en 1999. En plus d’avoir pris part au financement du développement de l’avion, la Turquie a également une participation industrielle dans le programme. Turkish Aerospace Industries (TAI) fabrique ainsi une partie des tronçons centraux du fuselage du F-35. Le premier a d’ailleurs été livré à Northrop Grumman (qui réalise l’intégration de tout le fuselage) en décembre dernier.

C’est la Turquie qui va fabriquer en partie les F-35 pour le compte des pays européens membres de l’OTAN. Est-ce que vous pensez sérieusement qu’Erdogan va envoyer se faire foutre les Italiens, les Anglais, les Hollandais et les Américains en leur disant "maintenant je suis copain avec Poutine et Bachar" ? Ca ne marche pas comme ça !

La géopolitique répond à des critères précis. Ce n’est pas une partie d’échecs où les joueurs changent de stratégie au gré des évènements, même si cela n’exclue pas les rapports de force entre pays alliés. Erdogan est certainement insatisfait de la tournure de la crise syrienne, vu les échecs qu’il a du sûbir (excuses à la Russie, Daesh qui s’est retourné contre lui, Obama qui a favrorisé les Kurdes, etc.) ce qui explique peut-être cette tentative de reprise en main et ce plébiscite interne, ces difficultés ayant peut-être enhardi l’opposition. Erdgogan est dans la position classique du vassal insatisfait qui essaie de ne pas perdre la face et doit reconstituer une légitimité interne et externe. De ce point de vue, le coup avorté est une opération habile puisque le peuple est descendu dans la rue à sa demande et qu’il a par ailleurs reçu le soutien des ambassades étrangères. 

Mais de là à y voir une rebattage des cartes au Moyen-Orien et un rapprochement géopolitique avec les Russes, là, c’est peut-être un souhait, mais sans doute pas la réalité... 


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