Éric Guéguen Éric Guéguen 16 mai 2016 19:35

@Qaspard Delanuit
 
Le libéralisme n’a pas combattu une doctrine politique meilleure (selon moi), il s’est débarrassé de l’ordre ancien, mais au nom d’une noble cause (plus de libertés conférées à l’individu), il a usé de moyens trompeurs et contre-productifs (en gros la table rase). En d’autres termes (et je sais que j’ai beau jeu de dire ceci avec le recul qui est le nôtre) : au lieu d’œuvrer à desserrer dans une juste proportion les liens du tout pour la réalisation des parties, l’Occident moderne a anéanti le tout. Toute l’histoire subséquente a consisté, en vain, à reconstituer un semblant de communauté qui ne nous fasse pas perdre totalement notre dignité d’êtres humains.
 
Quant aux rapports subis plus que consentis, il est très difficile de n’en toucher que quelques mots. Je dirais que l’homme générique ne pouvait pas se concevoir autrefois tel qu’il se conçoit aujourd’hui (truisme, je sais). De nos jours, chacun se sait inconsciemment sous la protection d’un État entièrement à son service, une sorte d’esclave virtuel (à développer). Les témoignages parvenus du monde d’avant font apparaître ceci : fut un temps où les membres d’une communauté se savaient, et ne pouvaient se sentir que conditionnés par cette communauté qui leur préexistait. C’est une chose qui relève de la révolution copernicienne, et que nous avons bien du mal à nous figurer car nous pouvons comparer. Eux n’avaient pas le choix, il eût été incongru à une certaine époque de tout référer à la quête de droits individuels de plus en plus nombreux.


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