Éric Guéguen Éric Guéguen 16 mai 2016 18:49

@Qaspard Delanuit
 
Je vais essayer d’être plus clair en quelques mots seulement (désolé, j’ai peu de temps devant moi) :
 
Je ne dis pas que les libéraux n’aiment pas les rapports humains, bien entendu, seulement ils se bercent d’une douce illusion, celle de ramener chacun de ces rapports à un échange de consentements. Ceci s’est amorcé par le haut, au niveau du pouvoir, du régime politique, pour percoler jusqu’à la plus petite communauté qu’est la famille (l’enfant-roi). Tout ceci toujours au nom de l’individu, en s’appuyant sur une logique "libératrice", atomisante. Et ceci n’a, comme vous le dites, que peu de rapport avec la liberté réelle. L’afflux de social, la boulimie de réunionite ne sont que les manifestations, l’amplification des impasses du consentement... franchement, Gaspard, vous savez aussi bien que moi que ces réunions ne mènent à rien, que c’est de la poudre aux yeux, de la bureaucratie, pas vrai ? Et peut-on assimiler le règne de la com’ à de la politique ?
 
Quant au retour de manivelle, l’ordre moral en matière de revendications et de susceptibilités, j’y vois, là aussi, le résultat d’une logique individualiste, seulement c’est le contrecoup inévitable en régime de masse : les individus atomisés et égaux, pour peser sur la place publique, doivent faire nombre et, en fonction de la récrimination du moment, formeront des groupes aussi bruyants et nombreux que possible afin de défendre leurs droits. La mort de la nation n’aura pas conduit directement au communautarisme, elle aura d’abord mené à l’atomisation (ou plutôt elle aura cédé à ses coups de boutoir), puis à la reconstitution de communautés de substitutions, à visée utilitaire.


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