maQiavel maQiavel 16 mai 2016 16:39

@Éric Guéguen

 

En fin de compte, la pré-modernité a transformé la philosophie politique en science politique en réduisant la condition politique à la lutte politique. Et c’est sur ce terreau qu’a fleuri le libéralisme dont l’objet est, purement et simplement, de se passer de politique.
Donc dans un premier temps on enferme la politique dans les rapports de force, ensuite en laisse entendre que les rapports de force, c’est caca, et que le Marché permettra de dissoudre ces rapports de force à coups de main invisible.Vous, Mach’, vous remontez d’un cran. Moi de deux. 

------> Je comprends ce que vous dites, ce ne serait pas faux si a réalité sociale était la simple manifestation de la sphère idéelle et si son évolution dépendait exclusivement de celle de l’histoire des idées. Seulement la réalité sociale ne se limite pas à ça.

Un exemple, lorsque vous parlez de « condition politique », comment cette condition se manifeste –t-elle concrètement ? Je ne demande pas ce qu’en pense tel ou tel philosophe mais de que vous constatez vous-même de cette condition politique telle qu’elle se présente à vous ? Est –elle vraiment différente de celle de la Grèce antique ?

Moi quand je lis un Thucydide qui raconte la société Grecque telle qu’elle se présentait à lui et quand je compare avec la société moderne telle qu’elle se présente à moi, je constate d’évidentes différences de forme mais très peu de différence de fond.

Je constate qu’en effet la conflictualité politique est déterminante dans notre condition politique, aujourd’hui comme hier chez les Grecs, au delà de tout ce que les philosophes de cette époque ou de notre époque peuvent raconter, fantasmer ou espérer. Ce n’est pas moi qui le souhaite, je n’enferme pas la politique dans les rapports de force comme si c’était ma volonté, je fais un constat.

Si de ce constat, certains estiment qu’il faut dépasser la politique comme si cela permettrait de dépasser la conflictualité, je leur souhaite bonne chance s’ils sont sincères, moi je constate aussi que ce qu’ils appellent marché est lui-même un outil politique et que cet outil ne réduit pas la conflictualité, il ne fait que changer la forme des rapports de domination, je doute donc de leur sincérité , je pense que ceux là sont des jouets entre les mains de personnes ayant les moyens de satisfaire leur volonté de puissance.


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