maQiavel maQiavel 28 février 2016 12:12

@micnet

-je pense que cette organisation est beaucoup plus complexe à mettre en place que ce que vous semblez croire !

------> Je n’ai pas dit que c’est facile. Mais c’est possible.

Alors limitons le débat aux technosciences et dans ce cas, je vais prendre l’exemple du clonage thérapeutique. Nous pourrions parfaitement imaginer comme experts J Testart et en face de lui le généticien Axel Kahn, spécialiste également de la question et qui s’est déjà opposé à Testart sur ces questions. Par ailleurs, je sais que ces 2 personnes ne s’apprécient pas. Comment on fait pour organiser un programme de formation commun dans ces conditions ?

------> Que ces deux personnes soient opposés ou non, elles ont tout de même à peu près la même définition de la cellule, du gène ou du clonage, non ? Elles ont un savoir théorique commun, vous êtes d’accord ? Elles sont donc tout à fait capables d’élaborer un programme de formation commun pour faire assimiler des généralités sur le clonage aux tirés au sort si elles en ont la volonté.

Si par contre, elles n’ont pas la volonté de collaborer, on ne peut pas les obliger, il faudra trouver d’autres experts avec des avis divergents et votre idée de les tirer au sort est très bonne …

De la même façon, il faut que les citoyens tirés au sort soient volontaires, c’est donc pareil pour les experts …

Comme le dit Qaspard, il n’y a pas de solutions parfaites, il faut trouver la moins mauvaise …

-Donc si on admet qu’un expert peut influencer les gens lors de la formation et qu’on estime par précaution qu’il faut lui adjoindre un autre expert qui a un avis différent par souci d’équilibre, je suis en droit de me demander comment cela va se passer lors des cours de formation : est-ce que par exemple un des experts va donner un cours devant les tirés au sort pendant que l’autre sera assis au fond de la salle en écoutant attentivement son collègue et prêt à intervenir s’il estime qu’il y a une dérive idéologique ? Vous imaginez le truc ?

------> Non , ce n’est pas comme ça.

Déjà, ceux qui vont élaboré le programme de formation ne sont pas ceux qui vont donner la formation aux citoyens tirés au sort.

Ensuite les formateurs seront bien évidemment dans la salle pendant que leur collègue fera cours. Il n’est pas question d’interrompre l’expert qui s’exprime en cas de dérive idéologique bien évidemment, mais les autres pourront intervenir une fois qu’il aura terminé.

Et puis, il faut se rappeler qu’il ne s’agit que d’enseigner des généralités aux tirés au sort, je vois mal deux experts s’écharper, pour reprendre votre exemple du clonage thérapeutique sur la définition de l’embryon ou sur la fonction de la cellule … smiley

-Je veux dire par là qu’il y aura sûrement un climat de suspicion qui pourra être créé et vous n’êtes pas sans savoir que dans le milieu scientifique, il y a de fortes animosités entre chercheurs. Tout ceci est aussi à prendre en compte.

------> Bien évidemment mais il faut bien comprendre que la suspicion est une vertu politique dès qu’il est question d’élaborer des institutions. Les institutions n’existent pas pour le meilleur des cas mais bien au contraire pour avoir des mécanismes de protection au cas où le pire se réalise.


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