alanhorus alanhorus 1er janvier 2016 22:25

 Là, Mahomet et les docteurs judéo-nazaréens qui l’entourent (les liens entre eux étaient anciens, et il est probable qu’il avait épousé une jeune femme de ce groupe, nommée Khadija ou autrement) ont une idée de génie, camoufler cette fuite en un repli stratégique pour la reconquête de la Terre (la Palestine), rappelant non seulement l’épisode égyptien de l’« Exode », mais aussi ce qu’avaient fait les Macchabées. Pour bien affirmer cette volonté agressive, ils vont jusqu’à rebaptiser Yatrib en Médine, allusion à la petite ville de Modin[31]d’où ces héros juifs, après avoir abandonné Jérusalem (167 avant J.C.) étaient repartis pour y revenir victorieux, fondant un éphémère royaume asmonéen de 163 à 135 av. J.C. Une autre façon frappante d’exalter ce repli en l’intégrant dans une stratégie offensive fut de transformer 622 en l’an I du calendrier musulman.
- C’est ce repli de Jérusalem sur Yatrib (et non de La Mecque sur Yatrib, comme le prétend la vulgate officielle), où vivaient déjà d’autres judéo-nazaréens, qui fut nommé l’Hégire (= l’exode). De 622 à 634, Mahomet a sans doute fort à faire pour asseoir sa domination sur les Arabes de la péninsule. Il tente plusieurs opérations militaires, en particulier en 629 où il se fait battre à Mouta, au sud-est de la Mer morte. Ce n’est qu’en 634 que les opérations d’invasion commencent du côté de la Syrie, sous la direction de Mahomet lui-même (qui est censé être mort depuis deux ans), selon divers documents très anciens.
- Ce sont les califes successeurs de Mahomet qui mettront en œuvre son plan. La prise de Jérusalem a lieu sans combat par les troupes d’Omar en 635, 636 ou 637. Omar, maître de la ville, fait déblayer l’esplanade du Temple, devenue un dépôt d’immondices et, avec ses alliés judéo-nazaréens, offre un sacrifice pour faire revenir le Messie.
- Celui-ci ne se manifestant pas, les Arabes (les Qurayshites et les Ghassanides, naguère au service de Byzance, qui les ont rejoints) se débarrassent de leurs mentors, les docteurs de la foi judéo-nazaréens, et prennent à leur compte leur lectionnaire, le Coran, qu’ils font réécrire par ceux d’entre eux qui acceptent de « collaborer », pour en faire un livre sacré qui fasse pièce à celui des juifs (la Bible) et à celui des chrétiens (les Evangiles).
- Cette lente élaboration (qui durera près de deux siècles) d’une religion de conquête sera la base de l’expansion islamique qui s’étendra vers la Perse et le bassin méditerranéen…

Mahomet
Mais le plus grand mérite de la thèse d’E.M. Gallez est de donner enfin son vrai relief au personnage de Mahomet. Laissant de côté la « sira », qui en fait un personnage aussi peu crédible que le sont de nos jours les biographies officielles d’un Staline ou d’un Mao par exemple, ce grand érudit, s’appuyant principa­lement sur les (trop) rares témoignages des chroniques du temps, nous peint un de ces grands hommes qui ont marqué l’histoire de leur forte personnalité.
En effet, il fut à la fois négociant, prédicateur, conquérant et chef d’Etat, plus exactement « Seigneur des Arabes ».
Négociant, grâce à son appartenance à la tribu des Qurayshites et son mariage avec Khadija, la riche cousine d’un des « prêtres » judéo-nazaréens, Mahomet se déplaçait pour son commerce à travers la Palestine, la Mésopotamie et le Liban-Sud, et Yatrib.
Prédicateur « très bien instruit et à l’aise avec l’histoire de Moïse », Mahomet, « proclamait la venue du Messie », selon certaines chroniques[32]. Il laissait dire (sans l’affirmer) qu’il était un prophète annonçant en réalité non la venue, mais le retour[33] du Messie-Jésus qui devait être précédé par la « libération de la Terre (la Palestine) » et « la restauration de la Maison de Dieu (reconstruction du Temple) ».
Egalement, conquérant, Mahomet l’est par son « charisme » de chef de guerre, sa capacité de fédérer les tribus arabes et de leur imposer une idéologie guerrière, mais surtout par sa stratégie consistant à profiter de l’épuisement des deux grands empires pour lancer une grande offensive, et sa tactique géniale de repli sur Yatrib pour mieux revenir vers la Palestine en donnant à ces opérations un caractère messianique.
Chef d’Etat, enfin, Mahomet l’est par l’instauration de la nouvelle théocratie du califat, et sa vision de la communauté des croyants (umma) transcendant les nations et les empires, qui doit s’imposer au monde entier divisé en territoires soumis (dar el islam) et zones de guerre (dar el harb). Des projets qu’il n’aura pas le temps de mettre en œuvre, mais qui seront réalisés et développés par les califes qui lui succéderont.

Conclusion
C’est cette analyse originale que nous devons à Edouard-Marie Gallez, qui éclaire d’un jour nouveau cette période encore très mal connue de l’histoire du Proche-Orient.
Ces conclusions ne sont encore qu’une hypothèse scienti­fique bien étayée, mais que la recherche historique devra confirmer ou infirmer sur de nombreux points.
En tout état de cause, cette thèse devra dorénavant servir de référence à tout chercheur honnête sur la question des origines de l’islam.
Mais soyons réalistes : ces réelles avancées de la science n’empêcheront sans doute pas la désinformation d’avoir encore de beaux jours devant elle dans l’islamologie officielle et la vulgarisation.


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