micnet 24 septembre 2015 13:44

Concernant ce récurrent (voire éternel) débat lié au principe de la liberté d’expression, et après avoir lu la plupart des commentaires, j’aurais 2 remarques :


1 - Sur un plan juridique je rejoins MaQiavel sur le fait qu’il faille plutôt parler "d’intervalles" ou de "bornes" d’expression, la liberté d’expression absolue n’étant tout simplement pas envisageable, ne serait-ce que pour préserver l’ordre public.. Reste à savoir maintenant comment définir juridiquement ces limites et suivant quels critères. Si ce débat apparaît de plus en plus prégnant aujourd’hui, c’est parce que tout le monde ressent bien le fait que ces "limites" n’ont fait que se restreindre depuis quelques décennies. Pour ma part, et comme je l’explique dans un commentaire plus haut, j’analyse cette restriction comme la conséquence des lois antiracistes et mémorielles qui ont vu le jour entre 1972 et le début des années 2000. C’est la raison pour laquelle d’une part je souhaite l’abrogation de toutes ces lois et, d’autre part, je souhaite encadrer la liberté d’expression uniquement autour de 2 principes : les appels à la violence et la diffamation. Hors de ces 2 critères, chacun devrait être libre de dire tout ce qu’il veut.

2 - Le cadre juridique étant posé, il reste un autre problème dont je n’avais pas pris l’exacte mesure avant de lire les commentaires de notre ami Rounga ! C’est vrai qu’il existe plusieurs "degrés" d’expression notamment chez les humoristes et les artistes de façon générale. Autant il est assez aisé de savoir si quelqu’un s’exprimant au premier degré franchit les limites de la loi, autant les choses se compliquent pour un artiste ou un humoriste en train par exemple de faire un sketch. Imaginons qu’un comique sur scène se mette à déclarer tout de go (c’est à dire sans préciser au préalable qu’il joue le rôle d’un salaud) : "je suis pour l’éradication des juifs et des arabes", phrase qui, prise au premier degré, tomberait directement sous le coup de la loi pour ’appel à la violence’. Que doit faire le juge ? Estimer simplement que le contexte dans lequel cette phrase est prononcée se situe dans le cadre d’une comédie et passer outre ? Ne devrait-il pas aussi considérer le fait que les spectateurs qui entendent cette phrase prononcée par l’humoriste n’ont pas nécessairement tous la ’capacité intellectuelle’ de comprendre le second degré et que le risque qu’un désaxé mental le prenne au premier degré et passe à l’acte n’est pas nul ? Autre question : est-ce le rôle du juge de déterminer si un propos relève du premier degré ou si le propos se situe dans un contexte ’artistique’ ?
Bref, pas si simple...

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