Frida Frida 22 septembre 2015 11:53

Et bien, j’en ai lu des bêtises sur ce fil

reprenons :

je me moque des deux chroniqueurs, ce n’est pas le sujet, ou plutôt indirectement (ils ont fait leur taf et il l’on bien fait). Le sujet est la posture de Onfray.

Il a été invité pour s’expliquer sur son entretien au figaro et sur la réaction de Joffrin au contenu de cet entretien, c’est dit clairement dans le début de l’émission.

Donc, il s’agit bien de nous expliquer en quoi l’interview a scandalisé Joffrin. Je rappelle qu’elle a été plébiscitée par les lecteurs du figaro, et surtout il l’a trouvée faisant le jeu du FN, donc l’émission n’a pas eu pour objet un cour sur le concept abstrait du peuple en philosophie politique. .

Onfray est un philosophe et un intellectuel, donc il a un bagage que je ne remets pas au cause, et je ne discute pas ses positions d’homme de gauche.

Il ne lui est donc pas difficile de définir le peuple français selon l’acception marxiste de classe. En deux mots, il l’aurait fait s’il le voulait (au lieu de nous parler des étudiants), je rappelle qu’au début, certains disaient que Onfray le définissait selon l’acception populiste. Ce n’est pas la même chose, mais déjà, je note les contorsions de certains, bon passons.


Revenons à la définition marxiste. Si Onfray définit le peuple en fonction de la classe, alors, laquelle ?

Et celles qui n’est pas prolétaire, qu’en fait-il ? Celle qui possède par exemple ses propres moyens de production mais qui n’est pas prolétaire ni précaire et pourtant sur laquelle s’exerce un pourvoir (le pouvoir des prélèvements sociaux et des impôts entre autres ?) Il y a également un pan de la population qui n’est pas prolétaire, et qui ne rentre pas dans la classe du peuple selon la définition classique marxiste mais qui subit l’exercice du pouvoir, et qui se trouve elle aussi flouée, pas financièrement ou économiquement (à discuter), et ce n’est pas rien quand il a parlé dans l’interview d’un peuple au centre « mais pas au détriment du centre devenu marge  »

le peuple classe prolétaire est du passé, les lignes sont brouillées aujurd’huis (en plus le libéralisme économique et le capital ont fait une opa sur les outils de la pensée socialiste pour mieux asservir l’individu et Onfray le sait très bien et c’est en cela sont malaise), et on ne peut pas parler de classe prolétaire, parce qu’il y a des masses qui ne sont pas prolétaires ( par exemple les plus de 5 millions de chômeurs) en tout cas plus selon les conditions du XVIII, elle est juste chômeuse par exemple, donc mise au ban de l’activité salariale, elle ne peut plus postuler pour le salariat, elle est hors jeux..., ajoutons à cette masse, les précaires, les smicards etc...c’est quoi la conscience de ces classes... parce qu’une classe, elle doit avoir une conscience de son existence de sa solidarité, de ses intérêts. Et face à qui elle doit lutter ? Comment définir la conscience de ces classes, de ces masses hétéroclites et disparates ? Et je peux détailler d’autres catégories économiques ou sociales, est-ce que pour Onfray un patron de PME (ou encrore un médecin, un ingénieur, un fonctionnaire etc) ne fait pas partie du peuple par ce qu’il ne fait pas partie de la classe prolétaire comme il dit ? je ne pense pas que c’est ce qu’il a laissé entendre dans le figaro... même si sa sensibilité de gauche le pousse à parler plus des défavorisés que des bien lotis

je ne vais pas tout détailler, mais il a fait volte face et a plus passé son temps à parler de BHL que de reprendre ce qu’il a dit dans l’entretien au figaro « ...par ces mouvements massifs de peuples qui fuient l’anarchie crée par l’Occident chez eux, mouvements qui ne seront pas sans effets historiques sur la civilisation judéo-chrétienne, je ne vois rien à retrancher à ce que je disais à François-Xavier Bellamy dans notre dialogue » et il disait le 24/03/2015 «  Ni conservateur ni réactionnaire. Contrairement à Alain Finkielkraut ou Éric Zemmour, je ne crois pas que nous puissions restaurer l’école d’hier ni même que ce soit souhaitable. Si je partage leur pessimisme concernant la destruction de la civilisation occidentale par le néolibéralisme qui dicte sa loi, je me distingue d’eux sur les solutions. On ne peut revenir en arrière, sauf à entrer dans une logique de dictature où l’on demanderait à un nouveau César de se couper totalement de l’Europe et du monde en restaurant les frontières. Cela ne me paraît ni possible ni souhaitable. La vérité cruelle est que notre civilisation s’effondre. Elle a duré 1 500 ans. C’est déjà beaucoup. Face à cela, je me trouve dans une perspective spinoziste : ni rire ni pleurer, mais comprendre. On ne peut pas arrêter la chute d’une falaise. » s’il constate l’effondrement d’une civilisation, et il avoue être sur le même constat que Zemmour, comment se fait-il qu’il s’accroche encore aux outils des penseurs marxistes pour définir le peuple ? Le peuple classe, dites-vous ? peuple classe qui a duré 1500 ans, n’est-ce pas ? Soyons sérieux.


vous pouvez le nier et voir en lui quelqu’un qui a mis ko les deux chroniqueurs, personnellement j’ai vu le contraire, il a failli à son statut de philosophe. Un régis Debray n’aurait pas fait une telle volte face...

et ce n’est pas que j’attends de lui qu’il pense comme moi, ou qu’il définisse le peuple comme je le souhaite, mais au moins, maintenir ce qu’il a dit au figaro (ce n’est pas la même audience) ça aurait eu plus de gueule...

comme un Attali, un peuple c’est comme les clients d’un hôtel, le peuple chez Onfray ce sont des jeunes qui rêvent, un jeune qui livre des pizzas pour payer des études, donc il a l’espoir de s’en sortir, et une étudiante qui se prostitue pour payer des études et sa chambre d’étudiante, rêvant aussi d’un avenir radieux qui lui fera oublier ses passes, mais ces deux exemples que nous donne Onfray, ont-ils la conscience d’appartenir à la même classe, ou peuple-classe ? J’en suis moins sûre. Les deux ne chercheront jamais à se définir comme livreur de pizza et prostituée toute leur vie, aucun d’eux ne demandera à ce que sa situation soit améliorée en gagnant plus en livrant des pizza et en se prostituant... contrairement aux prolétaires, qui sans renier leur condition de travailleurs réclamèrent des conditions de travail appropriées et un juste salaire, voire même s’approprier l’outil de production, c’est quoi l’outil de production d’une prostituée, la passe, le client ? Et c’est quoi l’outil de production du livreur de pizza, la moto, la pizza, la pizzeria franchisée ?

Onfray a fait le service minimum, mais il a bien assuré le show, la preuve, c’est que la majorité s’extasie du ko des deux chroniqueurs



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