Elliot Elliot 16 septembre 2015 13:18

J’aimerais bien savoir ce qu’il a y a de choc dans le fait de ressasser un discours convenu déjà entendu et lu mille fois sur la malheureuse obligée de se voiler pour éviter à ses enfants des qualificatifs peu amènes pour leur mère. 

Notez qu’il n’est pas besoin d’avoir une mère musulmane pour entendre fleurir les "fils de pute" , y compris dans les endroits les plus sélects.

C’est beau, ça fait bien de citer le passage de la Boétie sur la servitude volontaire ( en faisant semblant de défendre des idées de gauche au PS, la dame fait aussi partie de l’échantillonnage de tous ceux qui abdiquent et qui attestent la vérité de l’extrait ).
Mais la Musulmane soi-disant à genoux devant l’obscurantisme, qu’est-ce qu’on fait ? on la relève à coups de pied dans le cul.

Car les gémissements, la compassion pour ces " malheureuses" ne font guère avancer le sujet : on fait quoi, on légifère, on bannit les accoutrements qui rappellent le bled, on habille tout le monde en bleu de chauffe, on impose le jean si authentiquement français !

Et si plutôt que d’appeler la Boétie à la rescousse, on s’inspirait de Marx : l’émancipation des Musulmanes sera l’oeuvre des Musulmanes elles-mêmes, elles n’ont surtout pas besoin de tous celles et ceux qui veulent les exploiter pour justifier leur islamophobie.
Cette dame est en train de se donner des raisons de faire le grand saut vers le FN, qu’elle y aille.

Il y a une autre manière plus insidieuse de comprendre la raison de la métaphore boétienne, ceux qui sont à genoux, ce seraient nous ?

Alors là, je cherche à comprendre.

Personne n’a obligé personne à assister au Salon de la femme Musulmane ( comme personne n’oblige personne à rentrer au Carmel ou aux filles de Jérusalem ).

Y vont celles et ceux qui le désirent ; jusqu’à preuve du contraire, c’est une entreprise commerciale ( enfin c’est la définition d’un salon sinon c’est un congrès ou une assemblée ) et si quelques autoproclamés censeurs y débitent des inepties obscurantistes, il y a aussi et surtout quelques gros nazes ( enfin pas tant que ça ) qui s’en mettent plein les fouilles en y faisant commerce.

Pour le reste, je ne suis pas à genoux et personne ne réussira à me persuader que je le suis, je n’ai donc pas à me relever.

Quand je me promène en rue ou que je suis à une terrasse devant mon jambon-beure et mon verre de vin, j’assiste au ravissant spectacle des minijupes relevées par un Eole frippon et je vois des cheveux flottant au vent.

Pas le moindre signe avant-coureur de cet avenir rigoriste que nous prédisent les prêcheurs d’apocalypse et ceux qui boivent leurs paroles comme d’évangile.

 


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