maQiavel maQiavel 23 juillet 2015 13:19

@Éric Guéguen

C’ est un sujet que vous et moi aimons beaucoup , et ce qui est intéressant c’ est que nous voyions les choses très différemment.

-La hiérarchie n’uniformise pas du tout,

------> Je vais tenter de vous expliquer le contraire.

D’ abord partons de ceci : « Et ces différences, quels que soient le point de vue adopté, se traduisent irrémédiablement en hiérarchie  ». 

Non, c’ est la conflictualité (et la compétition qui en découle ) qui se traduisent irrémédiablement en hiérarchie. Dans un organisme social, les hommes coopèrent sans contrainte à la réglementation de l’ensemble et sont désireux d’exister sur la base de leurs différences propre tout en étant capable de reconnaître celle des autres. Il ne s’ agit pas d’ une cage répressive mais un libre choix qui se base sur la reconnaissance de la différence, seule fondatrice de la réciprocité dans le cadre de la relation non marchande, ce que Marcel Mauss appelait l’ anthropologie du don.

Cela ne signifie pas que l’organisme social ne connait pas les conflits et la compétitions mais ces éléments ne sont pas au centre des relations sociales, elle n’est que conjoncturelle et accidentelle et de l’autre, elle sont tempérées par des institutions culturelles (cfr Clastres et la société contre l’Etat).

L’ organisme social meurt pour laisser la place à l’organisation sociale  (par divers mécanismes qu ’ il serait trop long à décrire) , son héritier grossier et mécanique au service de l’efficacité (selon les buts que cet organisme social se fixe ).

La conflictualité et la compétition sont au centre de l’organisation sociale , les différences de l’ organisme social qui était caractérisé par sa fixité deviennent des avantages et des inconvénients dans l’ organisation sociale qui elle est caractérisée par une dynamique expansive et cumulative constitué de conflits, de rivalités et de changements permanents.

Le rapports entre les différences naturelles se transforment en inégalité sociales dans les organisations sociales, s’instaurent donc des  relations de domination et de servitude sociale entre des individus différents : c’est la hiérarchie.

L’uniformisation est une des premières conséquences du pouvoir hiérarchique dans les organisations sociales : puisqu’ elles réunissent un très grand nombre d’acteurs et de paramètres, il naît la nécessité de se doter d’une capacité de prédiction, ceux qui travaillent dans les chaines de commandement doivent devenir prévisibles. Le système ne fonctionne que si ceux qui y participent apprennent à devenir conforme pour qu’il soit stable, car les systèmes pyramidaux ont des problèmes d’adaptation face à l’instabilité.

 

Dans cette organisation sociale, les individus doivent se dépersonnaliser, renier leurs diversités natives pour se conformer à des normes standardisés, ils ne sont plus que des rouages d’une mécanique à laquelle ils doivent s’insérer, s’adapter ,s’intégrer. Les différences sont immolées sur l’autel de l’uniformisation.

Il ne reste plus que des classes sociales inégales, chaque classe correspondant à un modèle standard et à la position hiérarchique occupée dans la gestion de l’appareil Étatique. Les individus doivent se conformer à ce modèle, la violence et la répression guettant le moment ou l’on sort des limites prescrites.

C’ est ainsi que je vous décrirai le caractère uniformisateur de la hiérarchie.


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