Le Sudiste 30 mars 2015 14:16

@philouie

Voilà, ça m’a pris un peu de temps mais c’est fait. Voici donc le mail et les questions que j’ai envoyé à François Grangier.

"Bonjour Monsieur Grangier,

Sur un forum, est publié un extrait de la conférence de presse du procureur de Marseille concernant le crash récent l’Airbus A320. Ayant lu votre interview dans Libération la veille parlant du bruit dans un avion et plus particulièrement dans un A320, quand le procureur dit que l’on entend le souffle du pilote jusqu’au bout j’ai comme un doute...


Ne retrouvant pas l’article de Libération, (un peu vite à priori) j’en conclue alors tant les situations sont opposées qu’il y en a un des deux qui ment. Ou vous, ou lui. Comme me le signale un camarade curieux qui a retrouvé l’article en question, il y est spécifié " Si les pilotes travaillent à l’interphone (avec leur casque et le micro associé, ndlr), alors vous entendrez beaucoup mieux les voix des pilotes. Mais encore faut-il qu’ils utilisent le casque, et je ne sais pas si, dans ce cas, ils l’ont fait. "


Ma question est : Comment peut-on entendre le souffle du copilote sur l’enregistrement de la boite noire ?


J’ai du mal à le comprendre ou à l’envisager sauf à considérer quelques hypothèses pas toutes forcément bien crédibles à mon sens. D’où ce mail dans l’espoir que vous puissiez avoir l’envie de répondre à quelques unes de mes interrogations.


Il me parait évident que pour entendre le souffle du copilote, il faut que des intercoms aient été utilisés. Le bruit ambiant étant bien trop fort pour envisager qu’avec un ou même plusieurs micros

dans la cabine on puisse entendre distinctement le souffle du copilote. Seul un micro dans l’immédiate proximité de la bouche (et du nez) pourrait permettre une telle capture sans que le son du souffle ne soit écrasé par le bruit ambiant et donc inaudible.


Je prends donc l’hypothèse intercom.

Il semble que dans l’aviation on utilise le même terme "squelch" lorsque l’on parle de deux choses pourtant différentes même si le principe est le même à savoir régler un seuil à partir duquel le son passe ou ne passe pas. Deux choses différentes puisque dans le cas de la radio le squelch va régler un seuil d’admission/de réception du son, dans le cas de la fonction intercom, le squelch va régler un seuil d’émission.


Je parlerai donc ici du seuil de réglage lors de l’émission, lorsque que le copilote parle (ou pas) dans son micro. Cette fonction "squelch" est dans la sonorisation ce que l’on appelle un "noise-gate" qui va donc ouvrir ou fermer la "porte" pour laisser ou non passer le son.

L’utilité et le principe de fonctionnement sont les mêmes à la différence près que les réglages sont plus complets dans la sonorisation que la seule fonction d’ouverture ou de fermeture. On pourra ainsi et entre autre régler la vitesse d’ouverture (généralement courte pour de la percussion par ex), la vitesse de fermeture (généralement longue sur une vibration, un piano par ex), les fréquences que l’on prend ou pas en compte...

Mais la fonction principale est la même : laisser ou non passer le son avec comme paramètre principal le niveau du son.


Si je comprends bien, l’utilisation de ces intercoms n’est pas systématique donc pas forcément toujours indispensable et accessoirement pas obligatoire.

Seule l’impossibilité de communiquer dans un certain confort doit donc être le paramètre d’utilisation pour les pilotes, confort de communication qui doit être certainement mis en balance entre autre avec l’inconfort d’avoir pendant longtemps un casque sur les oreilles qui plus est si la liaison est filaire, le fait d’être en quelque sorte coupé de son environnement...


Dans l’utilisation d’intercom dans un tel contexte, je ne peux pas imaginer un seuil de déclenchement sur le souffle. Cela signifierait que durant tout le trajet le pilote entendait dans son casque non seulement le souffle du copilote mais aussi le reste du bruit capté par le micro celui-ci étant alors "ouvert" en permanence. C’est impensable et surtout à l’inverse même de l’utilité d’un tel matériel qui plus est "facultatif". Un tel réglage durant le vol me parait donc inconcevable. Il me semble que c’est une hypothèse à exclure.


Pour que l’on puisse entendre le souffle du pilote sur la fin du vol, il reste donc quelques hypothèses bien que mon ignorance globale sur l’aviation m’en fait peut-être oublier d’autres.


1- Le copilote respire plus fort et dépasse alors le seuil réglé précédemment. Pourquoi pas mais à mon sens très peu probable.

2- La position du micro a changé et le niveau sonore du souffle devient alors suffisant pour dépasser le seuil. Peu probable aussi mais plus envisageable que l’hypothèse 1.

3- Une combinaison de 1 et 2.

4- Le copilote a volontairement modifier le seuil et l’a donc diminuer ce qui fait que l’on entend ce que l’on entendait pas précédemment. Ce serait très étrange mais si je ne suis pas pilote, je ne suis pas non plus psychiatre ou psychologue. Néanmoins un tel acte délibéré devrait avoir une motivation, un but suffisamment important et précis pour avoir la présence d’esprit de le faire dans un tel moment (dans cette hypothèse du suicide et de l’assassinat de 150 personnes).

5- Ils n’utilisaient pas d’intercoms, le copilote s’en équipe alors pour des raisons qui aussi m’échappent, en faisant ou non d’ailleurs un réglage du "squelch" et le seuil est tel que le souffle le dépasse.


J’ai un peu de mal avec ces 5 possibilités.


6- C’est presque la solution qui me parait la plus cohérente mais elle est technique et je n’ai pas de réponse sur ce point précis : Qu’enregistre exactement la boite noire dans le cas de l’utilisation d’intercom ? Enregistre-t-elle le même son que celui qu’entend l’autre pilote et donc son enregistrement dépend aussi du réglage du seuil (et on en revient aux hypothèses 1 à 5), ou enregistre-t-elle TOUT quelque soit le réglage du seuil, récupérant donc le son du micro avant ou parallèlement au circuit du squelch qui peut ou non le couper ?

Ce serait à mon sens l’explication la plus crédible pour pouvoir entendre le souffle du copilote, néanmoins, cela nécessite une configuration précise pour le permettre. Est-ce le cas ?


Question subsidiaire qui pourrait éclairer la problématique : à partir de quel moment entend-on son souffle ? Tout le temps de l’enregistrement dans l’hypothèse 6, à partir de quand dans les hypothèse 1 à 5 ?


Alors pourquoi toutes ces questions ? Ce n’est pas à vous que je vais expliquer que dans l’aviation la magie est parfois très présente. Votre intervention lors d’un "débat" sur Canal + après la sortie du bouquin de Tierry Meyssan vous l’avait largement montré : selon vous, il était possible qu’un avion se soit crashé au Pentagon mais certainement pas sur sa façade. Eh ! J’en ris encore... Tout le monde le sait depuis : ce n’était pas un avion. Mais plutôt deux ou trois, un train et un paquebot qui ont fait les dégats au Pentagon. Et je ne vous parle pas des avions qui maintenant disparaissent purement et simplement...


Je vous poserai bien la question de savoir quelles autres hypothèses techniques vous verriez en dehors de celle de l’acte suicidaire et délibéré du copilote mais je pense qu’il vaudrait mieux que vous ne répondiez pas sur Internet à ce genre de question...


Je vous écris donc en espérant avoir une réponse sur l’existence ou non de la configuration nécessaire pour que l’hypothèse 6 soit une explication. Si par ailleurs une ou plusieurs autres hypothèses m’avaient échappé, je suis évidemment preneur comme de toute autre réflexion concernant cet enregistrement du souffle du copilote, seule "preuve" matérielle pour pouvoir dire qu’il était seul aux commandes, visiblement conscient et que c’est donc un acte suicidaire et délibéré...

Parce qu’il y a une autre hypothèse que je ne peux pas rejeter pour le moment : on n’entend pas le souffle du copilote sur l’enregistrement de la boite noire. Ce qui poserait certes d’autres questions et d’autres problèmes, mais ça, on commence à être un peu habitué, surtout lorsqu’il est question d’avions qui s’écrasent, explosent, se "vaporised", s’enterrent ou disparaissent...


Bien à vous,


Le Sudiste"

Voilà.


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